En 2019, les transports toulousains se densifient comme jamais !

Temps de lecture estimé à environ 30 minutes.
Contrôles :
SOMMAIRE

En 2018, l’autorité organisatrice des mobilités de l'Agglomération Toulousaine, Tisséo, s’est surtout concentrée sur l’ouverture de nouvelles lignes de bus haute fréquence, les lignes Linéo, et sur des modifications de l’itinéraire de certaines lignes déjà en place.

Mais 2018 a également été l’année de vifs débats sur le Plan de Déplacements Urbains de la Métropole, et de la poursuite de la concertation sur les plus gros projets à venir. En tête de liste : la 3e ligne de métro et le téléphérique urbain Sud (TUS), qui devront révolutionner l’offre de transports, jusqu'ici dirigée vers un élargissement du réseau bus et une amélioration du confort et de la capacité du métro existant.

L’année 2019 verra la concrétisation de plusieurs de ces projets destinés à ouvrir de nouvelles solutions au quotidien pour les Toulousains, dont le nombre, en augmentation constante, oblige la collectivité et son service de transports à réfléchir à des solutions à la fois durables et à grande échelle.

Trois nouvelles lignes de bus Linéo

La dernière ligne en date ouverte par Tisséo a à peine une semaine : c’est la Linéo 3, reliant Les Arènes à Plaisance-du-Touch, qui a ouvert le bal de la révolution des transports prévue en 2019. Elle est entrée en service le 7 janvier, succédant à celle ouverte début septembre 2018, la Linéo 9, également une ligne haute fréquence, comme toutes les lignes estampillées « Linéo ». Le trajet de la L9 est long de 12 kilomètres : partant d’Empalot, cette ligne dessert Esquirol, Jean-Jaurès, Jeanne d’Arc, la rue Matabiau et le faubourg Bonnefoy, la route d’Albi et le quartier Croix-Daurade, pour arriver à son terminus de l’Union Grande Halle.

Linéo, c’est « un bus que l’on peut situer entre le tramway et le bus classique. Il offre une fiabilité dans les temps de parcours, une accessibilité plus forte vers tous les publics, notamment les handicapés, une information sur le passage des bus en temps réel via des bornes d’informations dans des stations spécialement aménagées pour ce réseau et une identité visuelle argentée, différente des autres bus. »
Jean-Michel Lattes, président de Tisséo, commentant en 2015 le lancement du premier plan de dix lignes Linéo

Et en effet, ce sont là des arguments forts pour un service de bus, quand on sait toute l’incertitude qui pèse généralement sur ce mode de transport. Pour rappel, les Linéo s’engagent à assurer :

Tisséo, en partenariat avec le Département, continue de travailler au développement du réseau de bus au sein de l’agglomération, mais aussi en première et deuxième couronne de la Métropole. À l’heure actuelle, le réseau Linéo qui relie Toulouse à sa banlieue comprend 7 lignes :

Pour arriver aux 10 lignes Linéo annoncées en 2015, Tisséo met un coup d’accélérateur sur le développement de son offre et annonce la mise en service de trois nouvelles lignes en 2019 :

Le 11 mars verra l’extension de la Linéo 1, la plus importante du réseau, vers Quint Fonsegrives-Entiore. Elle desservira notamment le site de l’antenne de l’école de commerce de Toulouse (Entiore) et la nouvelle clinique Capio, en passant par Balma.

Ces lignes connaissent un fort succès auprès des usagers, comme en témoignent les chiffres de fréquentation fournis par Tisséo, actant +31% de fréquentation pour Linéo 1 et +20% de fréquentation pour Linéo 2.

Ces premiers retours encouragent Tisséo à poursuivre encore son plan de déploiement sur 2020. Sur son site internet, la société annonce ses projets à l’horizon 2025 :

Un réseau Optimo à l’étude pour les « zones en devenir »

Encore à l’étude, le réseau Optimo est une solution pensée par Tisséo pour poursuivre sa hiérarchisation du réseau de bus en fonction des territoires à desservir. Les services du syndicat mixte de transports étudient la création de cette seconde strate de lignes, qui devrait s’appeler « réseau Optimo ».

Optimo pourrait notamment valoriser des voies en site propre, réalisées par le passé, mais où l’offre n’a pas été bien exploitée ou définie jusqu’ici, comme l’indiquait en septembre 2017 Christophe Doucet, le responsable du service Politique des Déplacements et Accessibilité chez Tisséo.

Les lignes Optimo desserviraient notamment « des territoires qui sont déjà développés, qui accueillent des zones économiques ou qui sont fléchés pour accueillir de nouveaux projets urbains, pas uniquement à vocation économique, mais également à vocation d’habitat.
Dans certains territoires en développement, nous voulons également marquer ces lignes en les adaptant plus précisément à la nature des mobilités. Nous avons fléché des Optimo sur des zones économiques en devenir, il faudra travailler avec les entreprises pour véritablement caler l’offre de service par rapport aux besoins des salariés
Christophe Doucet, le responsable du service Politique des Déplacements et Accessibilité chez Tisséo

La définition et la constitution de la grille de mise en service des lignes Optimo se fera, comme pour Linéo, selon une série de critères économiques, sociaux et urbanistiques, déterminants pour l’expansion du réseau en première couronne de l’agglomération toulousaine. L’état et la direction du développement urbain, l’implantation d’entreprises, la création d’établissements scolaires et de santé figurent parmi les nombreux éléments qui décideront de la mise en place de ces nouvelles lignes ou de la mutation de certaines lignes de bus déjà existantes en lignes Optimo.

Des lignes « express » pour relier Toulouse et sa deuxième couronne

Parce que Tisséo et le Département semblent avoir bien acté la nécessité d’une réponse adaptée à l’explosion démographique qui sature les réseaux de transports toulousains, ils travaillent de concert sur un troisième projet : la mise en place d’un réseau de Lignes « Express ».

« Le réseau express doit proposer un temps de parcours attractif, impliquant de limiter le nombre d’arrêts et de travailler avec les territoires pour organiser des conditions optimales de circulation et un rabattement sur le réseau structurant afin de permettre aux usagers des connexions vers d’autres secteurs de l’agglomération. »
Tisséo, autorité organisatrice des mobilités de l'Agglomération Toulousaine

Des études de faisabilité sont d’ores et déjà organisées sur les territoires de la Métropole. Elles devront permettre de déterminer les tracés les plus nécessaires et les plus pertinents pour les usagers actuels et futurs.

Aujourd’hui, 12 corridors ont été étudiés, dont 5 ont fait l’objet d’analyses plus approfondies. L’objectif ? Déterminer « le poids des déplacements professionnels de la deuxième couronne vers la première couronne et vers Toulouse et donc évaluer le potentiel de desserte de ces secteurs », explique Tisséo. Ces études ont permis d’esquisser un premier plan de desserte pour les 4 premières « lignes express » qui sont envisagées :

La « Navette Aéroport » passe à l’électrique et augmente en fréquence

Dernière nouveauté côté bus, Tisséo a acté l’achat de 6 nouveaux bus électriques format « standart » qui remplaceront les bus articulés que l’on connaît. Ils seront tous affectés à la ligne « Navette Aéroport » qui relie la gare routière de Matabiau à l’aéroport Toulouse-Blagnac via Compans-Caffarelli, et devraient tous être mis en service pour fin 2019.

« Il est proposé de renforcer le niveau d’offre et plus particulièrement la fréquence en heures de pointe sur cette ligne pour passer d’un service assuré avec cinq bus articulés, à un service assuré par six bus standards. »
Tisséo, autorité organisatrice des mobilités de l'Agglomération Toulousaine

Des parcs-relais rénovés et agrandis

En 2019, Tisséo lance également un vaste plan de rénovation de ses parkings-relais, et de construction de nouveaux parkings en centre-ville et en périphérie. Est prévu dans le même temps un renouvellement du système de gestion de ces parkings, qui va impliquer un changement de leur système d’accès. Grâce à ce nouveau système, qui intégrera notamment la lecture des plaques d’immatriculation des véhicules, Tisséo pourrait mettre en place une offre de stationnement résident.

En parallèle, ce sont 550 places supplémentaires qui sont prévues dans la parc-relais de Basso-Cambo et 300 dans celui de Borderouge.

Le paiement du ticket Tisséo dématérialisé

Depuis le 9 avril 2018, les Toulousains peuvent payer leur ticket de déplacement, ou leur abonnement de transports, directement sur leur smartphone. La nouvelle application dédiée, Ticket Easy, ne sera disponible que dans le Play Store de Google, et donc réservée aux usagers d’Androïd.

Pour Jean-Michel Lattes, président de Tisséo, « c’est un changement d’ère qui s’opère pour notre réseau de transport ». Un avis partagé par l’ensemble de l’équipe responsable des transports toulousains.

« Pouvoir commander son billet à distance sera un gage de confort. Il n’y aura plus besoin d’aller dans une agence et ce sera plus aisé d’anticiper son déplacement. Cela peut être notamment intéressant dans le cadre d’un événement ponctuel, un concert ou une manifestation sportive qui draine beaucoup de monde et engendre de l’attente aux bornes d’achat traditionnelles de notre réseau. »
Jérôme Kravetz, directeur des mobilités chez Tisséo Collectivités

La fin des travaux sur la ligne A du métro

Fin 2019, la ligne A du métro aura enfin achevé sa mutation, et devrait permettre aux Toulousains de ne plus subir l’affluence démesurée qui les oblige à se presser les uns aux autres aux heures de pointe. L’ambition est également de répondre à la hausse de la fréquentation de la ligne, en cours et à venir, puisque Tisséo estime qu’à l’horizon 2025 ce sont 245 000 à 255 000 personnes qui pourraient l’emprunter chaque jour.

Après trois années de travaux, le doublement des quais des stations, qui passent de 26 à 52 mètres, sera effectif sur les lignes A et B (la ligne B avait déjà été pensée dans cette optique d’agrandissement potentiel, et avait prévu des quais d’emblée plus larges).

Pour son 26e anniversaire, la ligne A du métro va donc voir sa capacité d’accueil théorique augmenter de 20%. Un chiffre relativement modeste pour un chantier nommé « XXL », que Tisséo explique par l’argument suivant : tout en doublant la taille de ses rames, le service va diminuer leur fréquence de passage, car avec un stock de 118 rames, il ne pourra pas à la fois exploiter des rames doublées et maintenir la fréquence actuelle.

Capacité légèrement augmentée mais fréquence de passage diminuée : la saturation toujours pas endiguée

Cet allongement du temps d’attente entre deux rames ne sera pas anodin. Alors qu’actuellement, en heure de pointe, les rames passent toutes les 1 minute 05, le temps d’attente va passer à 1 minute 50 fin 2019, soit 45 secondes supplémentaires entre chaque passage du métro. Il sera évidemment plus aisé de rentrer dans le métro avec le doublement de la longueur des rames (ce qui résoudra le problème de "reste à quai"), et Tisséo assure qu’avec des rames doublées, il ne sera pas nécessaire de maintenir le rythme actuel de fréquence de passage des rames pour améliorer le service auprès des usagers de la ligne A. Mais l’on ne voit pas comment une augmentation de capacité finale potentielle de 20% permettra d’endiguer le flux de nouveaux utilisateurs qui se pressent chaque jour dans les couloirs du métro, et qui ne pourra qu’augmenter de façon exponentielle dans les prochaines années.

Tisséo argue aussi que des fréquences de passage moins élevées lui permettront de mieux « maîtriser » les coûts de fonctionnement. Mais Alexandre Blaquière, le DGA Patrimoine et Investissements chez Tisséo Collectivités, semble reconnaître la nécessité de revoir l’offre à la hausse dès les prochaines années :

« Néanmoins la demande va augmenter au fil du temps et pour palier à cela, il faudra injecter plus de rames sur la ligne A et la ligne B. L’étude nous a montré que nous avons besoin d’en acquérir à l’échéance de l’année 2023. »
Alexandre Blaquière, DGA Patrimoine et Investissements chez Tisséo Collectivités

Lors de son comité syndical du 12 décembre 2018, Tisséo a acté l’achat de 22 rames de 26 mètres dont 15 sont prévues pour entrer en exploitation en 2023. Il a également été décidé que 7 autres rames seraient ensuite achetées pour intégrer le réseau à l’horizon 2030.

« Après l’achat des rames, l’on devrait plutôt être aux alentours d’une fréquences de passage plus élevées que fin 2019 mais en deçà de ce que l’on connaît actuellement. Ces fréquences de passage pourraient être de l’ordre d’1 minute 30 mais cela ne sera pas un objectif. Nous nous adapterons à la clientèle mais aussi aux effets de la mise en service de la 3e ligne de métro en 2025. »
Tisséo, autorité organisatrice des mobilités de l'Agglomération Toulousaine

Après la mise en service fin 2019 de la ligne A version XXL, les usagers ne retrouveront donc plus jamais une fréquence de passage des rames telle que celle dont ils bénéficient aujourd’hui. Ils auront en revanche droit à un trajet plus confortable, et à un accès facilité au service.

La 3e ligne de métro prend du retard

Le 3 octobre dernier, Tisséo a annoncé que la troisième ligne de métro, dont le tracé a été dévoilé début juillet, ne sera finalement pas livrée en 2024, mais au plus tôt en 2025.

« Certaines étapes sont franchies mais d’autres sont décalées. Ce retard de quelques mois, nous l’assumons. Il est le résultat d’un appel d’offres lancé en 2018 et que nous avons finalement et volontairement déclaré infructueux il y a quelques mois »
Jean-Michel Lattes, président de Tisséo

L’enquête publique sur le projet de 3e ligne est toujours programmée pour 2019 (bien qu’elle aurait dû précéder l’appel d’offre…), et Tisséo espère cette année aussi obtenir déclaration d’utilité publique (DUP) du projet. Le dossier préalable à l’enquête publique est déposé depuis le 1er octobre 2018, et Jean-Michel Lattes confirme dans la magazine Mobilités de l’hiver 2018 : « L’enquête publique démarrera mi-2019 et les gens seront invités à donner leur opinion sur le métro ». On ne connaît pas la date ni les modalités de l’enquête pour le moment.

Tisséo annonce les premiers travaux de réseaux d’ici fin 2019, et les travaux de génie civil pour mi-2020.

« La troisième ligne de métro, c’est un projet que nous avons mené à marche forcée depuis 2015 et qui avance bien par rapport aux projets de métro qui sont menés à Lyon et à Rennes par exemple.
(…) En dépit du décalage enregistré cette année, notre calendrier demeure réaliste. »
Jean-Michel Lattes, président de Tisséo

Le PDU toulousain attaqué en justice, la 3e ligne en suspens ?

D’autres incertitudes pourraient encore repousser un peu plus loin la livraison de cette 3e ligne de métro, à commencer par le recours contre le Plan de déplacements Urbains (PDU) de l’agglomération toulousaine, déposé en juillet 2018 au tribunal administratif par l’association de cyclistes 2 Pieds 2 Roues.

Le texte du recours contentieux déposé par l’association désigne le PDU de la Métropole comme « néfaste pour la santé et l’environnement », en soulignant un de ses points noirs, et pas des moindres : « il prévoit explicitement une augmentation de 9% d’émissions de gaz à effet de serre (GES), alors que la loi impose une baisse pour lutter contre le réchauffement climatique », et que la métropole toulousaine elle-même s’est fixée sur ce point des objectifs ambitieux dans son Plan Climat.

Ce recours, s’il est jugé recevable par le tribunal, pourrait conduire à l’annulation pur et simple du PDU en cours (qui porte, pour plus de 4 milliards d’euros, plusieurs projets de transports dont la 3e ligne de métro), et à son remplacement par le précédent. Une éventualité que le président de Tisséo se refuse à envisager.

« Si ce recours aboutit, il enlèvera de chef le plus gros budget jamais consacré au vélo dans notre agglomération car il faudrait juridiquement remplacer notre PDU par l’ancien, PDU qui avait d’ailleurs été fortement critiqué dans le cadre de son enquête publique. Mais je suis serein, nous allons étudier ce recours et nous avons plusieurs points juridiques sur lesquels répondre. »
Jean-Michel Lattes, président de Tisséo

La révolution des transports ne se fera pas sans les Toulousains !
Les trois gros projets de 2019 soumis à enquête publique

2019 va être une année décisive pour trois gros projets sur lesquels Tisséo travaille depuis 2014 :

Ces trois projet vont passer le grand test de l’enquête publique, et ce dès le début de l’année. Le projet de téléphérique sera le premier à être soumis à l’avis des Toulousains, suivi de près par les deux projets de métro, qui feront l’objet d’une enquête publique unique.

Le téléphérique urbain

Le téléphérique urbain Sud (ou TUS), devrait entrer en service fin 2020, comme l’a confirmé Tisséo le 3 octobre 2018. Il tissera un lien aérien long de 3km entre l’université Paul-Sabatier et l’Oncopole.

On connaît maintenant le détail du projet, l’emplacement précis des stations, et quelques images de synthèse permettant de visualiser le projet ont même été dévoilées.

Le téléphérique partira de l’Oncopole pour franchir la Garonne et survoler les coteaux de Pech David avant de desservir le CHU de Rangueil et d’achever sa course à l’université Paul Sabatier. La station UPS remplace celle qui était prévue à Bellevue. Elle engendre « un surcoût par rapport à l’ancien tracé mais au final, du point de vue du transport du public, c’est la meilleure solution », estime Francis Grass, président de Tisséo Ingénierie.

« La station UPS est la station motrice de la ligne, c’est-à-dire qu’elle sera la seule station à accueillir les moteurs permettant la mise en mouvement du câble tracteur. C’est aussi cette station qui accueillera le garage et l’atelier de maintenance qui seront utilisés pour l’entretien et le stockage des cabines »
Tisséo, autorité organisatrice des mobilités de l'Agglomération Toulousaine

En tout, 15 cabines circuleront sur la ligne, avec chacune une capacité de 34 personnes, pour une moitié de place assises, et une accessibilité aux PMR à 100%, ainsi qu’une possibilité de transporter son vélo. Le service sera assuré de 5h du matin à 0H30, comme pour le métro ou le tramway.

La durée du trajet entre les deux terminus devrait avoisiner 10 minutes, et en heure de pointe, les cabines circuleront à une fréquence de 1 minute 30 avec un débit maximum de 1 500 personnes transportées par heure. D’après les estimations de Tisséo, ce sont 7 000 personnes par jour qui pourraient emprunter le téléphérique, et ce dès son ouverture.

Le Plan de déplacements urbains (PDU) toulousain envisage d’ores et déjà une extension du tracé à l’Est vers Montaudran, et à l’Ouest vers Basso Cambo, dans l’optique de créer une « Ceinture Sud de transports de l’agglomération », et de doubler la fréquentation à 15 000 voyageurs par jour.

Des études techniques sont réalisées depuis 2016 à ce sujet et Tisséo a confirmé le 3 octobre dernier que le gel du foncier le long du tracé de prolongation envisagé côté Basso Cambo était déjà acté, même si Francis Grass, président de Tisséo Ingénierie, temporise encore sur la question :

« L’idée, c’est d’abord de réaliser ce premier tronçon. Les positions respectives des deux terminus du téléphérique permettront à l’avenir de prolonger ce premier tronçon, mais ce n’est ni financé, ni décidé. »
Francis Grass, président de Tisséo Ingénierie

L’enquête publique sur le projet doit se tenir début 2019, et les travaux pourraient débuter mi-2019, d’après le calendrier Tisséo.

La « Connexion Ligne B »

La « Connexion Ligne B » désigne le nouveau projet de transport qui doit améliorer la desserte des grands pôles économiques du Sud-Est de Toulouse, en menant de concert la prolongation de la ligne B et sa connexion avec la 3e ligne de métro. Ces deux projets conjoints sont prévus pour entrer en service courant 2025, si les ambitions de Tisséo ne se trouvent pas encore freinées.

Il est prévu que la ligne B actuelle soit prolongée de 2 stations pour offrir une correspondance directe à la 3ème ligne de métro, et ce à l’horizon 2025. La correspondance se fera à la station Institut National Polytechnique (INPT), et le tracé de cette prolongation de 2,7 km sera essentiellement en aérien. Seul le raccordement à la station de métro Ramonville sera en souterrain, notamment pour passer sous le Canal du Midi et l’avenue Latécoère, tandis que le reste du tracé s’effectuera en viaduc en franchissant l’autoroute, l’Hers et le lac de l’INPT.

Une enquête publique déterminante

Les éléments que les citoyens seront invités à juger en priorité lors de l’enquête publique unique sur la 3e ligne et sa connexion, qui s’ouvrira à la mi-2019, sont les suivants :

  1. Le caractère d’intérêt public de la CLB, qui permettra au projet de Tisséo de recevoir, ou non, des legs et donations facilitant sa réalisation
  2. La faisabilité financière de la 3e ligne en tant que telle, que les Toulousains pourront apprécier au regard du financement que Tisséo aura préalablement présenté publiquement dès le mois de février

L'enquête concernant le téléphérique urbain, prévue en amont, complétera ce bilan consultatif.
Ces enquêtes publiques auront toute leur importance et devraient animer fortement le débat citoyen dans la Métropole, d’autant que la faisabilité de tous ces projets est elle-même remise en question. En effet, ces multiples plans de transports sont inscrits dans le Plan de Déplacements Urbains (le PDU), qui vient de se voir attaquer en justice pour son trop faible engagement environnemental. Leur concrétisation dépendra du maintien ou de l’annulation du PDU par le tribunal administratif, et les Toulousains ont donc encore largement leur mot à dire sur ces questions.

Le PDU de Toulouse attaqué en justice sur son volet environnemental

Le PDU de Toulouse se voit remis en question par un recours contentieux déposé en juillet 2018 par l’association de cyclistes « 2 Pieds 2 Roues », qui fait suite à un premier recours gracieux déposé auprès de Tisséo. Le collectif demande que la collectivité revoie son projet de transports pour l’agglomération toulousaine, et fasse annuler cette feuille de route tracée puis votée lors d’un comité syndical de Tisséo en février 2018.

Le PDU en question prévoit notamment la réalisation de la 3e ligne de métro, mais aussi du téléphérique urbain sud, de dix lignes Linéo et la mise en service d’un nouveau mode de transport vers l’aéroport en lieu et place du tramway actuel.

Le tribunal administratif de Toulouse va devoir étudier les arguments de l’association, et statuer sur le sort du plan de déplacements.

Un PDU jugé « Illégal et néfaste »

L’association, qui juge ce PDU « illégal et néfaste », pose surtout un recours pour contester l’objectif global du PDU qui, défini comme tel par Tisséo, doit permettre « de desservir directement plus de la moitié des habitants de l’agglomération toulousaine d’ici 2025 (soit 507 000 habitants contre 300000 en 2016) et 65% des emplois de l’agglomération sur la même période (soit 342 000 emplois contre 183 000 actuellement) ».

Cet objectif est louable, mais il omet la prise en compte des objectifs environnementaux, que toute métropole d’ampleur telle que celle de Toulouse se doit de rendre prioritaires si elle ne veut succomber à l’asphyxie promise par son expansion sans précédent.

« Un plan de déplacements urbain doit selon nous répondre aux objectifs nationaux et internationaux que nous nous sommes donnés. Il doit notamment viser à assurer « la protection de l’environnement et de la santé » et « la diminution du trafic automobile ».
Or, le PDU de Toulouse prévoit au contraire une augmentation de 17 % du nombre de véhicules par kilomètre d’ici à 2030. De plus cette diminution du trafic doit se faire en valeur absolue, même en cas d’augmentation de la population.
Le PDU de notre agglomération est également néfaste pour la santé et l’environnement, car il prévoit explicitement une augmentation de 9% d’émissions de gaz à effet de serre (GES), alors que la loi impose une baisse pour lutter contre le réchauffement climatique. »
Porte-parole de l’association 2 Pieds 2 Roues

Ces chiffres s’appuient directement sur l’avis rendu sur le PDU toulousain par la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE) de la Région Occitanie, organisme public dépendant du ministère de la Transition écologique.

La loi rappelle que cet avis, obligatoire à adjoindre au PDU depuis 2004, « ne porte pas sur l’opportunité du projet de plan ou document, mais sur la qualité de l’évaluation environnementale présentée par le maître d’ouvrage, et sur la prise en compte de l’environnement par le projet. Il n’est donc ni favorable, ni défavorable. Il vise à améliorer la conception du plan ou du document et à permettre la participation du public à l’élaboration des décisions qui le concernent ».

Le 10 septembre 2018, alors que l’association venait d’annoncer avoir déposé ce second recours, le maire de Toulouse et président de la Métropole Jean-Luc Moudenc a indiqué trouver cette initiative « paradoxale et incompréhensible alors que les investissements annuels pour lé vélo vont passer de 10 à 25 millions d’euros et que plus globalement, ce PDU fait preuve d’une ambition jamais vue à Toulouse ». Quant à la défense que la collectivité compte assurer pour maintenir en l’état son PDU, le maire semble la prendre avec beaucoup d’assurance et de sérénité :

« Lorsque nous serons entendus [par la justice], nous aurons des arguments comme jamais des élus toulousains n’en ont eu. »
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la Métropole

Les réticences de l’avis environnemental sur le PDU

Pour les reprendre à grands traits, les réticences de l’avis consultatif rendu en 2017 par la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE) portent sur :

Les intéressés peuvent consulter l’avis en détail en le téléchargeant sur tisseo-collectivites.fr.
La dernière version approuvée du PDU métropolitain.
Le Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) de la Métropole.

Comment concilier boom démographique et enjeux environnementaux ?

Toulouse est portée par une forte croissance économique et démographique, l’une des plus fortes en France. Alors qu’on prévoit une hausse de l’ordre de 250 000 habitants d’ici 2030, comment penser une telle augmentation de la population tout en imaginant faire baisser les gaz à effets de serre issus du trafic routier ?

Pierre Crouau, le président de l’association dépositaire du recours contentieux à l’encontre du PDU toulousain, ne manque pas de propositions.

« La redistribution de l’espace en surface avec la réalisation d’un nouveau plan de circulation, l’instauration de sens uniques pour libérer des voies de circulation qui seraient dédiées aux modes actifs et la mise en place d’une contribution routière urbaine qui fixerait un tarif pour chaque déplacement en véhicule motorisé sont autant de solutions que l’on peut mettre en œuvre.
Mais ces solutions sont contraires à la politique pro-voitures menée à Toulouse depuis la famille Baudis. Ce tabou de la voiture, la peur que élus ont à faire changer les comportements des gens fait que Toulouse va aujourd’hui à l’encontre des objectifs internationaux de baisse des gaz à effet de serre fixés lors de la COP 21.
Or, nous n’avons qu’une seule Terre et il nous semble évident que quels que soient la durée et l’action menée, les objectifs doivent être les mêmes pour tout le monde. C’est un grand challenge et il est peut-être encore plus grand pour Toulouse vu son développement.
Cela passera nécessairement par un autre PDU…
»
Pierre Crouau, le président de l’association « 2 Pieds 2 Roues »

Un projet de Plan de déplacement alternatif présenté par le vice-président de la Métropole

Alors que les tensions autour du PDU sont très vives depuis la fin 2018, le collectif « Rallumons l’étoile » a organisé le 15 décembre dernier un événement visant à prouver la faisabilité d’un réseau de RER à Toulouse, en faisant circuler pour l’occasion un train inaugural, ouvert au public, entre Castelnau-d’Estrétefonds et Baziège. Ce projet est l’une des propositions fortes faites cet été par le maire de l‘Union et Vice-Président de la Métropole Marc Péré, qui porte avec son groupe politique Métropole citoyenne un projet alternatif et global pour les transports de l’agglomération toulousaine.

« Le PDU modifié n’offre pas de perspective contre les bouchons et contre les émissions de polluants que l’on enregistre autour du périphérique. Quand on réfléchit calmement, on voit bien que la 3e ligne de métro n’est pas une solution pour les gens qui vivent dans certaines villes de banlieue et qui sont chaque jour confrontés à un véritable cauchemar sur nos routes. Il existe d’autres solutions et des solutions qui collent à la volonté du gouvernement de favoriser les trains du quotidien.
Notre projet, c’est un projet très travaillé qui n’est pas la panacée mais qui propose quelque chose de réaliste techniquement et faisable financièrement. »
Marc Péré, maire de l‘Union et Vice-Président de Toulouse Métropole

Le RER imaginé ici désigne le « Réseau express régional » que le collectif et le groupe politique entendent défendre comme une alternative plus viable au Plan de Déplacements Urbains actuel, qui vient donc de se voir attaquer pour son insuffisante prise en charge des enjeux environnementaux.

Une étoile ferroviaire associant 6 RER autour de Toulouse

Le maire de l’Union et vice-président de la Métropole propose de « moderniser le Sud et l’Ouest de l’étoile ferroviaire », c’est-à-dire de s’appuyer sur le réseau ferroviaire existant pour déployer un réseau de RER qui, combiné à l’ensemble de l’offre de transports, permettrait d’offrir une desserte complète, cohérente et responsable de l’agglomération dans son ensemble. Le plan alternatif proposé se présente comme suit :

Le cœur du projet, c’est la création d’un réseau express métropolitain (REM) avec des trains TER cadencés. Selon le collectif « Rallumons l’étoile », qui porte le projet aux côtés du groupe Métropole citoyenne, une première ligne de ce type pourrait être mise en service dès 2021 sur l’axe Castelnau d’Estrétefonds-Baziège.

« Le maillon essentiel de notre plan, c’est une approche d’agglomération de nos transports qui va au-delà de la 3e ligne de métro. Il y a en effet d’autres éléments majeurs comme le prolongement de la ligne B, l’ouverture de la station de Niel et l’utilisation de l’étoile ferroviaire, ce réseau ferré en étoile dont la structure existe déjà autour de Toulouse et qui nous permet de connecter au métro une offre de RER cadencée et d’éviter de faire rentrer tous les usagers dans Toulouse via la création de gare multimodale. »
Marc Péré, maire de l‘Union et Vice-Président de Toulouse Métropole

L’ambition finale serait la réalisation d’une étoile ferroviaire autour de Toulouse, en cinq branches de RER :

  1. Castelnau-d’Estrétefonds-La Vache au Nord
  2. Saint-Sulpice-Gramont/L’Union à l’Est
  3. Vénerque-Niel au Sud
  4. Brax-Colomiers à l’Ouest
  5. Baziège-Labège au Sud-Est
« L’idée de notre projet, c’est de proposer la création de six lignes de RER connectées au métro. Ces rames RER seront cadencées au quart d’heure en heure de pointe et ces lignes seront dotées de terminus partiels. Les terminus partiels du RER seront situés à proximité d’une station de métro. Le nouveau terminus de la ligne B au-delà du terminus actuel de Balma-Gramont et que l’on nommerait Balma-L’Union et la station Niel seraient tout deux des terminus partiels au même titre que les stations La Vache, Colomiers-Gare et Labège. Pour le terminus partiel de Balma-L’Union, l’armée possède du foncier le long de la ligne SNCF Toulouse-Albi et surtout, le tunnel est déjà prolongé au-delà du terminus actuel avec les voies techniques. Selon nos estimations, ce prolongement coûterait 80 millions d’euros. Il faut imaginer ensuite la création d’un grand parking relais en première couronne, vers Montastruc, ce qui permettrait aux Tarnais de laisser leurs voitures bien en amont de Toulouse, de prendre le RER et d’accéder à un métro rapidement. Mettre en service la station de métro de Niel permet d’y créer une station multimodale en déplaçant la gare Saint-Agne qui est actuellement mal placée et trop contrainte en termes d’espace. »
Marc Péré, maire de l‘Union et Vice-Président de Toulouse Métropole

Lespinasse 02 - Un RER toulousain, un rêve à portée de main from Rallumons l'étoile ! on Vimeo.

Sources :

[ En Résumé ]

Les transports de l’agglomération toulousaine sont en train de se développer comme jamais, et en passe de poursuivre une extension nécessaire à mieux relier la Ville à sa communauté urbaine. Les communes de la première et seconde couronne métropolitaine sont les destinations d’accueil naturelles des nouveaux arrivants, qu’on prévoit au nombre de 250 000 d’ici 2030, aussi leur desserte devient un enjeu de premier ordre pour la poursuite du développement de Toulouse.
Troisième ligne de métro, extension de la ligne B et raccordement à la future troisième ligne, téléphérique urbain, déploiement des différents réseaux bus… Le plan de déplacements urbains de Toulouse (PDU) n’est pas en manque de propositions pour résoudre l’équation. Mais les objectifs environnementaux fixés par la Métropole semblent mis à mal par ce plan de transports, si bien qu’il a été attaqué en justice sur ce point. Des plans alternatifs existent, et les débats sur ces points en Conseil métropolitain témoignent de l’importance et de la sensibilité du sujet. Plusieurs enquêtes publiques doivent se dérouler dès la mi-2019, aussi la voix des Toulousains devrait avoir tout son poids dans la redéfinition des objectifs et des plans d’action en matière de transport pour les années à venir.

Des parcs-relais rénovés et agrandis

En 2019, Tisséo lance également un vaste plan de rénovation de ses parkings-relais, et de construction de nouveaux parkings en centre-ville et en périphérie. Est prévu dans le même temps un renouvellement du système de gestion de ces parkings, qui va impliquer un changement de leur système d’accès. Grâce à ce nouveau système, qui intégrera notamment la lecture des plaques d’immatriculation des véhicules, Tisséo pourrait mettre en place une offre de stationnement résident.

En parallèle, ce sont 550 places supplémentaires qui sont prévues dans la parc-relais de Basso-Cambo et 300 dans celui de Borderouge.

Le paiement du ticket Tisséo dématérialisé

Depuis le 9 avril 2018, les Toulousains peuvent payer leur ticket de déplacement, ou leur abonnement de transports, directement sur leur smartphone. La nouvelle application dédiée, Ticket Easy, ne sera disponible que dans le Play Store de Google, et donc réservée aux usagers d’Androïd.

Pour Jean-Michel Lattes, président de Tisséo, « c’est un changement d’ère qui s’opère pour notre réseau de transport ». Un avis partagé par l’ensemble de l’équipe responsable des transports toulousains.

« Pouvoir commander son billet à distance sera un gage de confort. Il n’y aura plus besoin d’aller dans une agence et sera plus aisé d’anticiper son déplacement. Cela peut être notamment intéressant dans le cadre d’un événement ponctuel, un concert ou une manifestation sportive qui draine beaucoup de monde et engendre de l’attente aux bornes d’achat traditionnelles de notre réseau. »
Jérôme Kravetz, directeur des mobilités chez Tisséo Collectivités
Avec IMMO9, faites le choix de la confiance en réalisant votre projet immobilier et bénéficiez des conseils d’une équipe entièrement mobilisée pour votre satisfaction.
Contactez-nous
Partager sur