Histoire de Toulouse - De la brique rose à l'Hyperloop

SOMMAIRE

Ancienne capitale des Wisigoths, Toulouse est désormais connue comme la capitale de l’aéronautique et du spatial. Cet article vous invite à parcourir la riche histoire de la ville rose avant que l'immobilier neuf à Toulouse ne s'installe.

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Les origines de Toulouse

Toulouse préhistorique

Au Paléolithique, une population occupe la vallée de la Garonne, notamment vers la commune de Colomiers. C’est à cet endroit que des vestiges lithiques anciens sont retrouvés.
Au Néolithique, un peuple prospère à proximité du fleuve, du côté de Villeneuve-Tolosane, d’Ancely et de Cugnaux : son village comporte un groupe d’habitations de douze hectares protégés par un fossé et une palissade.

À l’âge de bronze final, entre -1300 et -800 avant J.C, les sites d’habitat s’étendent. Par ailleurs, plusieurs nécropoles sont créées. Elles se situent sur l’actuelle station de métro des Carmes, dans le quartier Saint-Roch (à l’emplacement de l’ancienne Caserne Niel) et dans la ville de Blagnac.

Toulouse à l’Antiquité

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La fin du second siècle avant notre ère est marquée par l’arrivée des Volques-Tectosages. Ces derniers s’établissent dans la boucle de la Garonne et y insufflent une vraie dynamique territoriale.
Les Volques-Tectosages tirent profit de la situation idéale de la ville. “Tolosa” devient alors incontournable pour le commerce en Gaule, notamment pour celui du vin importé d’Italie. De nombreuses amphores témoignent de cette activité lucrative.

Les Tectosages sont considérés comme des alliés par les Romains. Par cette alliance, le peuple toulousain garde son indépendance vis-à-vis du pouvoir romain pendant 10 ans. Toutefois, en -109 avant J.C, le peuple germanique des Teutons envahit la Gaule et arrive à vaincre l’armée romaine. Les Tectosages profitent de cette victoire pour s’allier aux Teutons et chasser la garnison romaine, ce qui entraîne une riposte immédiate de Rome. Toulouse est alors conquise et pillée par Cépion en -106 avant J.C.

Durant l’Antiquité, Tolosa s’organise en plusieurs noyaux. Implantée le long de la Garonne, cette province dorénavant romaine connaît, près d’un siècle plus tard, une profonde mutation. Née de l’impulsion de l’empereur Auguste, Toulouse s’organise à l’image des villes antiques. Créée vers -10 avant J.C, les prémices de Toulouse apparaissent sur la rive droite de la Garonne. D’imposants remparts de trois kilomètres de long permettent de veiller à la sécurité de la ville. De grandes portes, telles que la porte Narbonnaise située au Sud, sont érigées. Cette porte monumentale devient un lieu stratégique où va s’installer une succession de pouvoirs : les comtes de Toulouse, roi de France et Parlement.

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Au 3ème siècle, Toulouse est marquée par l’expansion de l’Église. C’est à cette époque que l’évêque Saturnin, qui deviendra Saint-Sernin, meurt en martyr pour avoir refusé de se soumettre au culte romain. Il est condamné à être attaché au jarret d’un taureau, qui l'entraîne en dehors des remparts par la porte de la Porterie (qui se trouvait au niveau du Capitole).
La corde le retenant se serait rompue à l’emplacement de l'actuelle église Notre-Dame du Taur. Le souvenir de ce martyr est matérialisé par le nom donné à la rue : la rue du Taur.
Sa dépouille est inhumée dans une chapelle funéraire sous l'actuelle basilique Saint-Sernin.

Toulouse à l’époque Médiévale

À partir de l’an 418, les Wisigoths élisent domicile dans la ville rose. Ils en font la capitale de leur royaume, qui s’étend du sud de la Loire jusqu’en Espagne. Au coeur de ce grand territoire, Toulouse concentre la majorité de l’activité économique. Les Wisigoths transforment alors la ville en une Rome miniature. Ils y apportent la sécurité militaire et une certaine stabilité économique. Toutefois, en l’an 508, les Francs reprennent la ville : Toulouse perd alors sa prospérité et fait fuir ses habitants, qui se ruralisent.

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Vient ensuite l’époque mérovingienne. Intégrée au premier royaume d’Aquitaine, sous la dynastie carolingienne, Toulouse se mute en une ville consacrée aux expéditions menées en Espagne. Par la suite, la ville devient la capitale éphémère du royaume fondé par Charlemagne pour son fils Louis le Pieux. Or, après sa mort, le traité de Verdun en 843 intègre Toulouse à la “Francie Occidentale”. Les agents, à qui l’administration locale avait été confiée, s’émancipent et prennent le titre de comtes. C’est à cette époque, dès 1152, que Toulouse devient la ville des Capitouls. Les représentants de la Cité et du Bourg forment un conseil commun. Le comte Raymond V reconnaît officiellement le pouvoir communal de ces consuls, issus de l’aristocratie locale. Ils exercent alors la juridiction criminelle et acquièrent des parcelles et des biens immobiliers pour ériger la “maison commune”. Ce siège devient le Capitole, édifice emblématique de Toulouse.

La ferveur religieuse de la ville est ensuite chamboulée par le catharisme, qui remet en cause les dogmes et l'organisation de l’Église. Au milieu du 12ème siècle, l'Église tente de lutter contre les “hérétiques”. Le pape Innocent III, en 1209, décide d’instaurer la première croisade contre les Albigeois. Les rois de France, impliqués dans ces conflits, imposent la signature du traité de Meaux en 1229. À la suite de ce document, l’université et la lutte contre l’hérésie sont instaurés.

Le 12ème siècle marque la construction des bâtiments de style gothique méridional avec, par exemple, le couvent des Jacobins. À partir de 1217, l'évêque entreprend la reconstruction du chœur de la célèbre cathédrale Saint-Étienne. À cette époque, Toulouse est une ville marchande. Cependant, le siècle suivant, la ville est éprouvée par la guerre de Cent Ans et par la Peste Noire.

Toulouse à l’époque moderne

En 1463, un grand incendie a bouleversé l’histoire de Toulouse, réduisant à néant les deux tiers de la cité et son cœur commerçant (qui était construit en bois). Cet incendie impulse la reconstruction de la ville avec des briques rouges, telles qu’on la connaît aujourd’hui.

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Durant la renaissance, la commercialisation du pastel confère à Toulouse une grande prospérité. Les Capitouls, les marchands et les parlementaires en profitent pour construire de somptueux hôtels tels que l’hôtel Assézat.
Au XVIème siècle, les Capitouls restaurent le Capitole, qui avait été mis à mal durant le grand incendie. Ils y font construire la tour des archives en 1525. En 1541, François Ier autorise les Capitouls à lever une aide exceptionnelle sur les diocèses de la ville pour construire le célèbre Pont-Neuf.

Durant les deux siècles suivants, la guerre des religions continue son expansion. Toulouse, ultra-catholique est devenue le fer de lance de l’Église romaine régionale. Les monastères et les couvents se multiplient. L’hospitalité et l’aide aux nécessiteux se traduisent par la construction de deux établissements hospitaliers : l’hôpital Saint-Joseph et l’hôtel Dieu. Ce dernier est devenu l’un des monuments les plus photographiés de Toulouse.

Ils sont nombreux à avoir marqué l’époque moderne à Toulouse : Louis II d’Anjou, Jacques Cujas ou encore Pierre de Fermat sont des personnalités emblématiques de la ville rose.

De Jacques Cujas à Claude Nougaro : découvrez les personnalités qui ont marqué l’histoire de Toulouse.

Toulouse à l’époque contemporaine

L’urbanisme au 18ème siècle

Cette époque marque un grand tournant dans l’organisation et l’urbanisme de Toulouse. Pendant le 18ème siècle, plusieurs courants architecturaux et artistiques voient le jour. Suite à un acte royal en 1750, Louis XV fonde l’Académie royale de peinture. Celle-ci n’est autre que la célèbre école des Beaux-Arts. Elle est la première des académies provinciales dans ce domaine.

Durant la seconde moitié du 18ème siècle, de grands travaux d’urbanisme ont lieu. Son investigateur, Louis de Mondran, est vraisemblablement inspiré par son séjour à Paris. Parmi ses réalisations, on retrouve la façade du Capitole, le Grand-Rond et les quais de la Garonne. Il fut toutefois aidé dans cette missions par ses compairs :

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En 1770, la première pierre du canal est posée par Étienne-Charles de Loménie de Brienne. Le quai, qui porte son nom, est terminé six ans plus tard. Jacques-Pascal Virebent, quant à lui, définit les largeurs minimum des rues de Toulouse. C’est à cet architecte que l’on doit les célèbres allées Jean-Jaurès et la création de la place des Carmes et de la Trinité. Il oeuvra également au remplacement des remparts de Toulouse, qui offre de belles ouvertures à la ville.

Toulouse poursuit son expansion jusqu’à la moitié du 19ème siècle. L’architecte Joseph Urbain Vitry poursuit le travail d’unification architecturale du centre-ville. Il laisse sa trace avec de belles fontaines notamment sur les places de la Trinité et Salengro. Parmi ses créations, on retrouve également l’observatoire de Jolimont, le cimetière de Terre-Cabade et les Abattoirs. Il crée aussi l’obélisque de la place Dupuy. En 1856, la construction de la gare Matabiau marque l'arrivée des chemins de fer. La ville termine son plan d’urbanisme avec la rue Alsace-Lorraine, la rue du Languedoc et plus tard, la rue Ozenne. De nouveaux ponts : Saint-Michel et Saint-Pierre, sont construits entre 1844 et 1852.

Toulouse durant les Trente Glorieuses

Entre 1948 et 1958, Toulouse voit naître une série de grands ensembles, notamment à Empalot et Jolimont. En effet, pour faire face à une croissance démographique importante, la ville ne lésine pas sur les moyens. En 1960, le projet du nouveau quartier du Mirail est conçu pour accueillir 100.000 habitants. Son architecte, Georges Candilis, a travaillé sur l’Université du Mirail qui a vu passer de nombreuses générations d’étudiants. Il compte aussi parmi ses réalisations, le parking et le marché des Carmes.

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Toulouse devient une ville d’accueil des pionniers de l’aviation dont :

À partir de 1950, les avionneurs travaillent sur de grands projets aériens, tels que la Caravelle et le Concorde, qui figurent parmi les fleurons de l’industrie aéronautique.

Dès le début des Trente Glorieuses, Toulouse s’impose dans le top 8 des villes les plus importantes de France. Ses grandes écoles, son centre national d’études spatiales et son projet Airbus, font de la ville rose un géant économique.

Époque actuelle

Aujourd’hui, la capitale de la nouvelle Occitanie s’inscrit dans un dynamisme économique basé sur l’innovation. Son histoire, son patrimoine, ses opportunités et son environnement attirent chaque année pas moins de 10.000 nouveaux résidents. La population toulousaine a permis de faire évoluer positivement la ville. Aujourd’hui, avec plus de 747.000 habitants, et avec de nombreux projets d’urbanisme, l’avenir de Toulouse semble être des plus prometteurs.

L’architecte Joan Busquets repense le rapport entre la ville et les grands monuments de Toulouse. Les ramblas ou encore le réaménagement de la place Saint-Sernin sont le fruit de ses réflexions. Missionné par l’actuel Maire de la ville rose, Jean-Luc Moudenc, Joan compte repenser les places toulousaines, remettre les voies de circulations au goût du jour et mettre en valeur les bords de la Garonne et du Canal du Midi.

La culture toulousaine à travers les âges

Dans la ville rose, les traditions ont su se maintenir au fil des siècles et permettent d’identifier une culture toulousaine remarquable, faite de langue régionale, de spécialités culinaires et de contes qui forgent l’histoire de Toulouse.

Langue régionale

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L’occitan, langue romane issue du latin, est parlée de Bordeaux à Nice ainsi que dans certaines zones de l’Espagne et de l’Italie. Cette diversité géographique implique une grande variété d’occitans :

Comment la langue occitane s’est-elle déployée à Toulouse ?

Gastronomie toulousaine

Plusieurs mets sont typiques de Toulouse et de sa région. En plus de nous ravir les papilles, ils en disent long sur les habitudes de la population ainsi que sur les produits disponibles localement :

Quelles sont les autres spécialités culinaires de la région toulousaine ?

Légendes et contes locaux

La légende de l’”Or de Toulouse”

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Selon la légende, Cépion dérobe 70 tonnes d’or que le peuple Tectosage aurait précédemment volé au dieu Apollon, à Delphes. Ce célèbre trésor, plus connu sous le nom d’“Or de Toulouse”, est considéré comme maudit.

En effet, après s’être emparé du butin, le peuple Tectosage est victime d’une terrible épidémie.
Le consul Cépion, quant à lui, est reconnu coupable du vol et condamné à l’exil. Les traces du trésor sont alors perdues. Toutefois, un espoir persiste : une longue tradition prétend que l’”Or de Toulouse” se trouve sous les fondations de l’actuelle basilique Saint-Sernin, dans un lac souterrain.

Apprenez à connaître Toulouse à travers ses contes et légendes.

Histoire de l’urbanisme et l’architecture à Toulouse

Les églises, les cathédrales, les basiliques racontent les origines romaines de Toulouse. Les hôtels, et autres monuments urbains dévoilent quant à eux l’influence de la Renaissance dans la ville rose.

Sites et monuments

Capitole

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Le Capitole et sa place sont le fruit de huit siècles de construction. En 1190, les Capitouls décident de s’installer au coeur de Toulouse. Aussi, les huits colonnes de l’édifice symbolisent les huit premiers Capitouls. Aujourd’hui, le Capitole est le bâtiment le plus représentatif de Toulouse.

Découvrez la signification de la Croix Occitane, représentée sur le parvis du Capitole.

Pont-Neuf

Au Moyen-Âge, quatre ponts de bois traversent la Garonne dont le Pont-Neuf. Long de 220 mètres, il est le premier pont moderne à utiliser l’anse de panier dans le tracé de ses voûtes.

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Hôpital de La Grave

Cet édifice fut construit dans le quartier de Saint-Cyprien à la demande du duc de Narbonne : Raymond IV. À l’époque, il accueille les malades de la peste.

Aujourd’hui, La Grave fait l’objet d’un grand projet de réhabilitation. Cependant, l'édifice ne renonce pas définitivement à sa vocation médicale.

Hôtel d’Assézat

En 1551, le cadet de la famille Assézat est anobli et se voit obtenir le titre de Capitoul. Il profite de sa richesse pour faire construire l’hôtel d’Assézat et ainsi devenir l’un des créanciers préférés des fortunés.

Gare Matabiau

”Matabiau”, qui signifie “tuer le boeuf” est le nom donné au quartier de la gare en 250 après Jésus Christ. Découvrez les raisons de cette appellation sanguinaire sur la page dédiée à l’urbanisme et l’architecture à Toulouse. L’actuel bâtiment , fait de pierre, a été élaboré par l’architecte Marius Toudoire en 1903. La façade se pare d’un élégant blason. En 1984, la gare de Toulouse devient monument historique. De nos jours, la gare connaît de profonds remaniements : des travaux de revalorisation touchent Matabiau. Pourquoi le quartier de la gare est-il en proie à de tels changements ?

La rue Saint-Rome

La rue Saint-Rome relie le coeur de l’ancienne ville romaine à l’actuelle place Esquirol. À l’origine, cette rue s'appelle “La Grand Rue”. Son nom change à plusieurs reprises pour devenir la “rue Saint-Rome” au 17ème siècle. Ce titre lui vient de l’ancienne église Saint-Romain dont l’entrée se trouvait à l’actuel numéro 26. Au Moyen-Âge, le numéro 14 de la rue abrite la halle de la poissonnerie.

Les édifices religieux

“Toulouse la sainte” présente des centaines d’églises et de chapelles ainsi qu’une soixantaine de couvents au 17ème siècle. Avec le temps, plusieurs de ces monuments ont disparu mais ceux qui se sont maintenus constituent le patrimoine toulousain.

Basilique Saint-Sernin

La basilique Saint-Sernin est la plus grande église romane conservée de France et compte parmi les plus vastes et homogènes d’Europe. Riche en reliques, elle abrite le sanctuaire de Saturnin, premier évêque de Toulouse décédé en tant que martyr.

Couvent des Jacobins

Le couvent est bâti par les Dominicains en 1229 : il est conçu pour permettre leur vie en communauté. Le couvent, achevé en 1250, accueille une centaine de frères.

Cathédrale Saint-Étienne

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Cette cathédrale résulte d’une succession de partis-pris architecturaux s’échelonnant sur près de huit siècles. Les premières traces de l’édifice remontent à la fin du 11ème siècle.

Rendez-vous sur la page dédiée à l’Histoire de l’urbanisme et de l’architecture de Toulouse pour approfondir votre connaissance du sujet.