Les personnalités emblématiques de Toulouse

Toulouse compte et a compté, parmi ses habitants, des personnalités ayant marqué l’Histoire de la ville en raison de leurs actions ou de leur talent. Voici quelques-unes d’entre elles.

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Jacques Cujas (1522-1590)

Juriste de formation, Jacques Cujas prend des cours à la Faculté de Toulouse sous la houlette de l’ambassadeur Arnaud Du Ferrier. Il y apprend le droit romain ainsi que l’hébreu, ce qui le conduit à l’enseignement au sein de la ville. À cette époque, il est par ailleurs précepteur de deux jeunes garçons, fils d’un juge mage, figure influente de la cour du roi. Cahors lui offre une chaire d’enseignement que lui refuse Toulouse et il accepte alors de se rendre dans cette université plus modeste, où il fait la connaissance d’Antoine de Govea. Ce dernier renforcera la méthode historique appliquée au droit romain, caractéristique des travaux de Cujas.

Aux alentours de 1555, l’enseignant quitte le Lot pour la ville de Bourges, où il terminera ses jours. Il sera amené à prodiguer ses enseignements en Espagne (Valence) ainsi qu’en Italie (Turin). Entre 1556 et 1595, il écrit des ouvrages qui se présentent comme des commentaires du Corpus iuris civilis, compilation du droit romain de l’époque antique. Le recueil Cujacii Opera omnia est l’œuvre intégrale de Cujas, publiée en 1658.

Après le décès de sa femme et de son fils, il épouse en seconde noce Gabrielle Hervé, nièce du diplomate Guillaume Bochetel : il ont ensemble une fille, Suzanne. L’ironie veut que les fondements juridiques du testament de Cujas sont contestés par la famille Bochetel, tutrice de la jeune Suzanne, suite au remariage de Gabrielle Hervé avec Godefroy de Cullon.

Les apports doctrinaux de Jacques Cujas sont remarquables : il est considéré par beaucoup comme le plus grand humaniste au sein des juristes français. Son apport intellectuel consiste en l’utilisation d’une méthode historique empruntée aux humanistes pour commenter le corpus justinien, renouvelant ainsi la tradition des glossateurs. La postérité de Cujas se mesure à l’aune des ouvrages qui aujourd’hui encore viennent enrichir les études de droit romain.

La municipalité toulousaine érige en 1850 une statue de Cujas qui se trouve actuellement sur la place du Salin, dans le quartier des Carmes. Une maisons d’édition spécialisée dans le domaine juridique porte également son nom (les éditions Cujas). Quelques rues rendent elles aussi hommage à l’intellectuel : la rue Cujas, dans le 5ème arrondissement de Paris. Jacques Cujas est également le juriste éponyme de rues et de lieux situés dans les villes de Toulouse, de Valence et de Grenoble (amphithéâtre des facultés de droit de Toulouse et de Valence, notamment). Enfin, dans la commune de Bourges, une place publique ainsi que la salle d’audiences du Tribunal de Grande Instance porte le nom de “Cujas”.

Pierre de Fermat (1601-1665)

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Connu pour être un mathématicien renommé, Pierre de Fermat est en réalité un intellectuel complet : magistrat, poète, latiniste, helléniste et portant un grand intérêt aux sciences, à la physique plus particulièrement, il est un vrai “polymathe”. S’il naît à Beaumont-de-Lomagne, dans les environs de Montauban, c’est à Toulouse qu’il poursuivra sa carrière au sein de la magistrature. Il est élevé par son père Dominique de Fermat, marchand de cuir, au sein d’une demeure habitée par quatre générations de Fermat.

C’est dans le cadre de sa poursuite d’études en droit qu’il emménage à Toulouse puis à Orléans, université qui lui remet son diplôme de bachelier de droit civil (1631). À compter de cette date cependant, il retrouve son Sud-Ouest natal, qu’il ne quittera plus.

Il fait, en 1627, un bref passage dans la ville de Bordeaux, au cours duquel il fréquente les milieux juridiques et scientifiques en compagnie du magistrat et alchimiste Jean d’Espagnet et de son fils Étienne.

Fermat épouse Louise de Long, fille de Clément de Long - conseiller du Parlement - en la paroisse toulousaine de Saint-Étienne. Sept enfants naîtront de cette union : Clément-Samuel, Claire, Jean, Catherine, Bertrand, Louise et Jeanne.

Dans la ville rose, il poursuit une carrière de magistrat et s'offre une charge de commissaire aux requêtes au sein du parlement de la ville. En parallèle de ses missions à la magistrature, Fermat entretient une correspondance avec Marin Mersenne, religieux de l’ordre des Minimes. Les deux hommes échangent au sujet des nouveautés parues dans le domaine des mathématiques. Il partage également cette activité épistolaire avec Torricelli, Carcavi ou encore Frénicle. Ses lettres font l’objet de querelles autour de la méthode de Fermat de maximis et minimis. Cela lui vaudra notamment une opposition de Descartes, qui doute de la capacité de cette méthode à déterminer correctement les tangentes d’une courbe algébrique. Fermat décide alors de d’écrire une lettre à Descartes, dont voici la première phrase : “La méthode générale pour trouver les tangentes des lignes courbes mérite d'être expliquée plus clairement qu'elle ne semble l'avoir été”. Descartes se ravise et finit par admettre le bien-fondé de la méthode fermatienne, qui se trouvera par la suite au fondement du calcul différentiel.

© Collège Pierre de Fermat
Le prestigieux lycée de la ville de Toulouse - situé sur le parvis du couvent des Jacobins - est renommé en l’honneur de Pierre de Fermat à la demande du maire de l’époque, Raymond Badiou. Outre cet hommage, le mathématicien et polymathe donne son nom à un cratère lunaire - à l’initiative de l’union astronomique internationale - ainsi qu’à un bâtiment du CNES.
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Paul Sabatier (1854-1941)

Prix Nobel de chimie, Paul Sabatier naît à Carcassonne et entame des études au lycée Pierre-de-Fermat à Toulouse. Il sort agrégé de physique en 1877 et devient, après une thèse soutenue en 1880, chargé de cours à l’université de Bordeaux. Il y enseigne la physique et poursuit finalement sa carrière à l’université de Toulouse. En 1883, il est promu responsable des cours de chimie et professeur titulaire de la chaire de chimie générale l’année suivante. En 1905, il accepte la fonction de doyen de la Faculté des sciences de l'université de Toulouse. Il continuera d’enseigner pendant sa retraite, jusqu'à sa mort en 1941.

Parmi ses principaux travaux, on compte notamment l’étude des réactions thermiques sur les composés soufrés, organiques et métalliques. C’est d’ailleurs l’étude de ce sujet qui lui permet de décrocher son doctorat. Il se passionne également pour le phénomène de la catalyse et, plus particulièrement, pour la recherche de catalyseurs pour l’hydrogénation. C’est également Paul Sabatier qui est à l’origine de “la réduction du dioxyde de carbone (CO2) en présence de dihydrogène (H2) à des températures et des pressions élevées en présence d'un catalyseur de nickel afin de produire du méthane (CH4)”. Aussi, cette réaction est baptisée “réaction de Sabatier”. Elle est notamment utilisée pour produire de l’eau au sein de la Station spatiale internationale, qui se trouve en orbite autour de la Terre. Ce procédé se voit également appliqué par Wilhelm Nordmann à l’industrie chimique et permet le durcissement des graisses, la réduction de combinaisons de dioxyde de carbone et d'oxyde de carbone en aldéhydes, en alcools et en hydrocarbures.

Si le volume de ses publications apparaît comme minime - Recherches thermiques sur les sulfures ; La Catalyse en Chimie Organique - l’homme bénéficie en revanche d’une postérité certaine dûe à son apport notoire aux domaines de la physique et de la chimie. Il est d’ailleurs élu à l'Académie des sciences en 1901, section chimie. Il en restera un membre non résidant, ne voulant s’éloigner de Toulouse pour occuper cette fonction.

© Romain Saada
“Nommé professeur à Toulouse, il restera dans cette ville — laquelle reconnaîtra ce qu'elle lui doit en donnant le nom du chimiste à sa nouvelle université —, malgré des propositions intéressantes de chaire à la Sorbonne”
Extrait de l’Encyclopaedia Universalis.

Jean Jaurès (1859-1914)

Homme politique né à Castres et mort assassiné à Paris, Jean-Jaurès s’est illustré par son pacifisme au déclenchement de la Première Guerre Mondiale, à laquelle il s’opposera avec ferveur. Élève brillant, il est admis à l’École normale supérieure (ENS) et obtient l’agrégation de philosophie avant de s’engager en politique. En tant que professeur, Jean Jaurès enseigne premièrement au lycée Lapérouse d’Albi. Il entre en 1882 à la Faculté des lettres de Toulouse, où il est maître de conférences. Dans un même temps, il donne des cours de psychologie au sein du lycée de jeunes filles de la ville rose.

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À compter de 1893, Jean Jaurès entame son premier mandat de député socialiste. En effet, plus jeune député républicain de France, il se range du côté des ouvriers et, plus généralement, du peuple. Dans ce contexte, il soutient la grande grève des mineurs de Carmaux, qui attire nationalement l’attention en raison de son ampleur et de sa durée. Cet épisode est considéré par certains comme étant au fondement de la conversion de Jaurès au socialisme. Dans le même ordre d’idées, Jean Jaurès s’oppose aux lois scélérates qui visaient, sous la Troisième République, à réfréner le pouvoir anarchiste. Il dénonce aussi avec force, l’entente économique qui lie à l’époque presse et pouvoir politique. Au cours de ce mandat, Jaurès entend dénoncer l’indifférence de la France et de l’Europe à l’égard du massacre des peuples arméniens et d’Asie mineure, orchestré par le Sultan. Le discours qu’il prononce devant la Chambre des députés le 3 novembre 1896 apparaît comme “visionnaire” en considération du génocide arménien qui a lieu dix-neuf ans plus tard (le “génocide de 1915”).

"Durant l'affaire Dreyfus, il prend la défense du capitaine et pointe l'antisémitisme dont celui-ci est victime. Le 18 avril 1904, il sort le premier numéro du quotidien L'Humanité, dont il est le fondateur et le directeur" - Wikipédia.
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En 1904, Jean Jaurès fonde le désormais célèbre journal “L’Humanité”, dont il restera le directeur jusqu’à la fin de sa vie. Ce ne sont pas des journalistes qui travaillent à l’écriture de ce journal mais des intellectuels tels que Anatole France, Aristide Briand, Jules Renard ou encore Léon Blum. Au début du XXème siècle, dans un contexte international épineux, le journal de Jaurès défend avec audace des positions pacifistes et antimilitaristes. Le quotidien est également engagé dans un combat pour la laïcité et se fait le défenseur de la classe ouvrière.

De nos jours, la pensée de Jaurès est empruntée aussi bien par les politiques de droite que de gauche. Cependant, les hommages politiques à l’égard de l’homme ont majoritairement lieu via des protagonistes de gauche, à l’image de la visite, en 1981, de François Mitterrand au Panthéon. L’ancien président est également présent pour l’ouverture en 1988 du Centre national et musée Jean-Jaurès, à Castres. De plus, la Fondation du Parti Socialiste prend pour nom “Fondation Jean-Jaurès”. La ville de Toulouse a, quant à elle, baptisé des allées ainsi qu'un arrêt de métro du nom de Jean-Jaurès. Enfin, la Faculté des Lettres, qui portait autrefois le nom du quartier dans lequel elle prend place - Le Mirail - se prénomme désormais “université Toulouse-Jean-Jaurès” (UT2 ou UT2J).

“L'assassinat du tribun pacifiste le 31 juillet 1914 marqua symboliquement l'entrée en guerre de l'Europe” - Extrait de l’Encyclopaedia Universalis.

Germaine Chaumel

© Archives Municipales de Toulouse. Réf. : 891 1 2.

Née à Toulouse en 1895, Germaine Chaumel est une artiste complète : photographe, chanteuse et dessinatrice, elle est également pianiste et modiste. Son attrait pour les arts lui vient sans doute de sa famille : son père est féru de peinture ; sa mère est pianiste. Son oncle, Antonin Provost, est quant à lui photographe. La jeune femme étudie le piano et le chant au lycée Saint-Sernin, situé face à la basilique du même nom.

Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, Germaine Chaumel capture, par ses images, la présence ennemie, bravant l’interdit. Elle peut ainsi être considérée comme une véritable “photographe de l’occupation”. De plus, une famille juive originaire d’Anvers sera un temps hébergée chez elle. Elle vit alors au 21 de la rue Saint-Étienne, appartement au sein duquel elle rénove le cabinet de toilette pour en faire une chambre noire. La salle à manger et le salon sont respectivement transformés en un studio et une salle d’attente : le “Studio Germaine Chaumel” voit ainsi le jour.

"Souvent comparée à Lee Miller, célèbre reporter photographe américaine qui comme Germaine Chaumel a photographié la seconde guerre mondiale, l’une à travers les combats l’autre à travers l’occupation. Il y a cinquante ans, Germaine Chaumel était une femme d’aujourd’hui”.
Extrait du site web Germaine Chaumel, Femme photographe > “Photographe d’hier, Femme d’Aujourd’hui”

En 1925, elle démarre une carrière d’artiste lyrique qui la conduit à pratiquer le chant d’opérette pour le théâtre du Capitole, à Toulouse. Au cours de cette période, elle interprète Manon dans l’opéra-comique Les Saltimbanques ou encore la Marguerite du conte populaire Faust. L’année 1933 marque la fin de sa carrière lyrique et de sa pratique de l’équitation. Elle se consacre alors, à la demande de son mari, à la gestion d’un magasin de disques situé rue du Rempart Saint-Étienne. En 1930, elle devient membre du Photo-Club toulousain de la rue des Couteliers. Cela permet à ses œuvres d’êtres exposées au salon international de 1935. L’année suivante, elle crée le Cercle photographique des XII, au sein duquel elle occupe la fonction de première secrétaire et accueille un illustre adhérent : Jean Dieuzaide

“Son mari prisonnier en 1940, Germaine Chaumel se retrouve seule avec ses deux enfants. Elle ferme le négoce en électricité et luminaire de son mari (“Le Comptoir Général d’Éclairage”) et redouble d’activité afin de subvenir aux besoins de sa famille. Elle est engagée à plein-temps chez Paris Soir et La Garonne, correspondante du New York Times, de France Presse, Keystone, ainsi que de nombreux journaux régionaux (L’Indépendant, La Petite Gironde, La Dépêche, …)”.
Extrait du site web Germaine Chaumel, Femme photographe > “Photographe d’hier, Femme d’Aujourd’hui”.

En 1950, elle emménage à Paris, ville qui la verra basculer de la photographie vers le dessin de mode et la confection de chapeaux. En 1965 elle est de retour dans le Sud-Ouest - à Blagnac - où elle terminera ses jours.
Germaine Chaumel apprend la photographie en autodidacte et réalise elle-même tous ses tirages photographiques. Son style est caractéristique, par le traitement de la lumière et la maîtrise de la composition, de la photographie humaniste de l’époque. Cependant, on décèle quelques nuances au sein de œuvre, qui sont le fait de sa formation de graphiste et de peintre. Ses photographies illustrent toujours les ouvrages historiques qui content l’occupation allemande à Toulouse.

Claude Nougaro

Auteur-compositeur et interprète français, Claude Nougaro est également poète et dessinateur amateur. Fortement inspiré par le jazz, les musiques latine et africaine, il a, tout au long de sa carrière, pris le parti de marier les genres musicaux. Il faut dire qu’il baigne dans la musique dès son plus jeune âge : son père est baryton à l’opéra de Paris et sa mère, d’origine italienne, enseigne le piano. De plus, ses grands-parents paternels, qui l’élèvent, sont chanteurs dans une chorale. C’est dans le quartier des Minimes que Nougaro passe sa jeunesse, qu’il décrit dans la célèbre chanson “Ô Toulouse”, devenue une sorte d’hymne pour les Toulousains.

Après son échec au baccalauréat, il embrasse premièrement une carrière militaire dans la Légion étrangère, au Maroc. Il est également amené à écrire des articles pour le Journal des curistes de Vichy ou pour L'Écho d'Alger. De retour en France, il fait la rencontre de Jacques Audiberti, avec lequel il se lie d’amitié. Dans le cabaret du Lapin Agile, à Montmartre, il chante ses premières compositions musicales et déclame quelques poèmes. Ce n’est qu’après avoir composé pour d’autres chanteurs - Marcel Amont, Philippe Clay - qu’il se lance en tant qu’interprète. C’est la chanson “Cécile ma fille”, sortie en 1962, qui le révèle au grand public. Certains spécialistes ont observé que les honneurs se font plus marqués lorsque Nougaro parle de sa vie privée dans ses refrains. Son récital de 1969 à l’Olympia vient confirmer ce succès, qui est le fait de titres tels que :

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Malgré son décès survenu à Paris des suites d’un cancer du pancréas, ses obsèques sont célébrées à Toulouse en la basilique Saint-Sernin. Pour l’occasion, le carillon donne à entendre la mélodie de la chanson “Ô Toulouse”. Les cendres de l’artiste seront dispersées dans la Garonne. Plusieurs lieux publics rendent hommage à Claude Nougaro au sein de la ville rose : jardin municipal, collège et station de métro, tous situés dans le quartier des Minimes ; salle de concert aux Sept Deniers ; esplanade dans le quartier Jolimont. En 2011, les élus inaugurent même une statue de bronze à son effigie. Création du sculpteur français Sébastien Langloÿs, elle prend place à l’arrière de la place du Capitole, dans le square Charle-de-Gaulles. Enfin, l’ancienne région - Midi-Pyrénées - a fondé en 2007, un prix Claude Nougaro qui vise à soutenir les jeunes talents.


“Un des maîtres de la chanson française, Claude Nougaro a représenté dans le champ artistique une figure de métissage culturel qui puise ses racines dans la France populaire, l'Occitanie et les États-Unis d'Amérique. Seules les formes non écrites de la poésie savent toucher un vaste public, et Nougaro a confié à la chanson la mission d'exprimer son élan lyrique” - Extrait de l’Encyclopaedia Universalis.

Histoire de Toulouse - De la brique rose à l'Hyperloop