Urbanisme et architecture à Toulouse

Les monuments religieux, tels que les églises, les cathédrales et les basiliques racontent les origines romaines de Toulouse ainsi que sa ferveur religieuse. Les hôtels et autres monuments urbains témoignent de l’âge d’or de la Renaissance au sein de la Ville Rose. Voici un tour d’horizon des sites et des monuments incontournables de l’Histoire de Toulouse.

© Henryk Sadura - Shutterstock

Sites et monuments

Capitole

Le Capitole et sa place sont le résultat de 8 siècles de construction. Bien qu’il ne subsiste rien de l’édifice d’origine, le bâtiment actuel témoigne des transformations successives des lieux. L’histoire commence en 1190, lorsque les Capitouls décident d’implanter la maison commune au coeur de Toulouse. Ils commencent par l’achat d’un premier bâtiment. Au fur et à mesure, ils y associent de nouveaux édifices. Toutefois, cet ensemble est assez disparate. Sa façade est construite en 1750 par Guillaume Cammas. Ses huit colonnes symbolisent les huit premiers Capitouls. En ce temps, la Ville Rose était divisée en huit quartiers, dont chacun était dirigé par un Capitouls. Cette façade a pour but de camoufler l’ensemble disparate des bâtiments. Aujourd’hui, le Capitole est l’édifice emblématique de Toulouse. Il abrite à la fois l’hôtel de ville et le théâtre du Capitole.

La Croix Occitane, qui orne le sol de la place, est une croix composée de 12 branches. Apparue sous le règne de Raymond VI en 1211, ce symbole sera utilisé comme sceau des comtes puis comme symbole de la province du Languedoc, et de sa capitale Toulouse. Elle est aujourd’hui l’emblème de la région Occitanie.

Pont-Neuf

Au Moyen- Àge, 4 ponts en bois traversent la Garonne. De ces 4 constructions, un seul est resté : le pont Neuf. Ses travaux ont commencés en 1543 et se sont achevés en 1632. Long de 220 mètres, il s’agit du premier pont moderne qui utilise l’anse de panier dans le dessin de ses voûtes. Sa construction est un enjeu crucial pour faciliter les échanges. Du côté de la rive gauche, le pont se termine sur un arc de triomphe. Or, considéré comme trop étroit, ce dernier est démoli en 1860, facilitant ainsi la circulation.

Hôpital de La Grave

Il fut un temps où l’aide aux nécessiteux était très répandue. C’est à la demande de Raymond IV, duc de Narbonne, que cet édifice est construit dans le quartier de Saint-Cyprien. Bordant la Garonne, il accueille les malades de la peste. Par la suite, l’hôpital sert de lieu pour le “Grand Renfermement”. Cette politique conduit à l’internement des pauvres, des orphelins, des pestiférés, des prostitués, etc. Ce n’était donc pas un lieu attractif. L’hôpital s’est ensuite peu à peu vidé, voyant ses patients partir pour d’autres centres hospitaliers.

© Anibal Trejo - Shutterstock

Au 20ème siècle, l’hôpital La Grave est le second plus grand établissement hospitalier et la principale maternité de Toulouse.
Aujourd’hui, La Grave est le sujet d’un grand projet de réhabilitation. À l’horizon 2020, ce lieu tend à devenir une scène culturelle.
Par ailleurs, la chapelle Saint-Joseph située à son sommet se transformera en musée.

Toutefois, l’hôpital La Grave ne rompt pas définitivement avec son passé médical. Il est prévu d’y maintenir une activité de santé. Un projet immobilier est également à l’étude dans l’ancien couvent de l'édifice.

Hôtel d’Assézat

La construction de ce somptueux hôtel a commencée en 1555 et s’est terminée en 1562. C’est à l’époque de l’âge d’or de la ville, qu’une fratrie de 3 garçons s’installe à Toulouse. Les frères Assezat viennent ici pour s’enrichir grâce à la commercialisation du pastel. Toutefois, le plus jeune voit ses aînées décéder à peu de temps d'intervalle. Il devient alors le responsable d’une florissante entreprise et l’un des marchands pasteliers les plus réputés et fortunés de la ville. En 1551, le cadet de la famille est anobli et se voit obtenir le titre de Capitoul. Il profite alors de son enrichissement pour construire l’hôtel d’Assézat et pour devenir l’un des créanciers préférés des Grands de ce monde.

Néanmoins, les rois ne peuvent plus régler leurs dettes, la réussite de la famille Assézat décline alors avec ces faillites royales. Les guerres entre catholiques et protestants ont ajouté un climat de tension. Assézat doit alors s’enfuir. Petit à petit, il parvient à récupérer ses biens toulousains, mais ne peut en profiter pleinement au vu des menaces qui planent. Pour échapper à la mort, il se convertit par contrainte au catholicisme. Quelques temps après, en 1584, il décède suite au décès de son fils Antoine.

Gare Matabiau

Le nom du quartier Matabiau remontre à 250 ans après J.C. Il signifie “tuer le boeuf”. En effet, c’est à cet endroit que le taureau responsable de la mort de Saturnin, premier évêque de Toulouse, est tué. Au 19ème siècle, en 1856, la Compagnie des Chemins de fer du Midi ouvrent la ligne ferroviaire Agen-Toulouse, puis la complète un plus tard par une ligne Bordeaux-Sète. La gare primitive est inaugurée en 1856. Le bâtiment en pierre actuel est conçu par l’architecte Marius Toudoire en 1903. La façade se pare d’un élégant blason. Les 26 principales villes desservies de Bordeaux à Sète ont chacune leur propre blason. En 1938, la Compagnie du Midi est fusionnée et nationalisée avec les autres compagnies ferroviaires. C’est ainsi qu’est créer la SNCF. En 1984, la gare de Toulouse est inscrite au titre des monuments historiques.

Six ans plus tard, elle reçoit les lignes TGV qui permet de voyage de Toulouse à Paris en 5h30. Aujourd’hui, la gare connaît de profonds bouleversements. En effet, des travaux de revalorisation sont effectués à la gare Matabiau. Ces derniers permettront de moderniser l’édifice et de valoriser les quartiers qui l’entoure. Un grand quartier d’affaire, Toulouse Euro Sud Ouest, s’installera à proximité de la gare Matabiau. Futur coeur économique de la ville, il abritera 300.000m² de bureaux, 2.000 logements neufs, 50.000m² de commerce et la fameuse Occitanie Tower.

Rue Saint-Rome

Dans l’Antiquité et au Moyen- Àge, la rue Saint-Rome est l’une des principales artères commerçantes de la ville. Elle relie le coeur de l’ancienne ville romaine à l’actuelle place Esquirol. Sa population est très dense. On y trouve de nombreux artisans, libraires et riches notables. À l’origine, cette rue s'appelle “La Grand Rue”. Son nom changea plusieurs fois pour, au 17ème siècle, prendre l'appellation de “rue Saint-Rome”. Ce titre lui vient de l’ancienne église Saint-Romain dont l’entrée se trouve à l’actuel n°26. Toutefois, cette dernière est démolie en 1796. Au Moyen- ge, le numéro 14 de la rue abrite la halle de la poissonnerie. Or, les habitants se plaignent du voisinage, ce qui aboutit au transfert de la halle en 1550. Plusieurs incendies, en 1463 et 1523, ont détruit les maisons à pans de bois de la rue. Ces maisons ont progressivement laissé place aux actuelles briques rouges. Toutefois, si l’on est attentif, il est encore possible d'apercevoir quelques vestiges de cette architecture. Au sud, la rue débute avec l’hôtel et la tour Serta, qui est édifiée en 1533 par le Capitoul Pierre de Serta. En face, l’hôtel Pierre Comère est construit en 1616. Au nord, la rue débouche à l’angle de la place du Capitole.

Les édifices religieux

Surnommée “Toulouse la sainte”, la Ville Rose comptait au 17ème siècle des centaines d’églises et de chapelles ainsi qu’une soixantaine de couvents. Ces édifices religieux occupaient 41% de la superficie de la ville. Au fil des siècles, plusieurs de ces monuments ont disparu. Néanmoins, de nombreux autres ont survécu et constituent l’un des fleurons du patrimoine toulousain.



Basilique Saint-Sernin

La basilique se démarque par son caractère exceptionnel. Elle est la plus grande église romane conservée de France et compte parmi les plus vastes et homogènes d’Europe. Riche en reliques, elle abrite le sanctuaire de Saturnin, premier évêque de Toulouse décédé en tant que martyr.

L’édifice actuel est construit à partir de 1080. Son architecture présente un plan en croix latine. Ses 115 mètres de long en font un édifice remarquable. Protégée en tant que monument historique depuis 1840, la basilique Saint-Sernin est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1998. Aujourd’hui, la place de la basilique est en pleine mutation. L’architecte Joan Busquets compte libérer les espaces réservés aux stationnements pour y aménager des espaces verts et de détente. La Basilique, quant à elle, va être restaurée.

Cathédrale Saint-Etienne

© Yuryev Pavel - Shutterstock

Cette cathédrale est le résultat d’une succession de partis pris architecturaux s’échelonnant sur plus de huit siècles. Bien que ses origines soient méconnues, les premières traces de l’édifice remontent à la fin du 11ème siècle. Construit essentiellement en briques, l’intérieur offre une juxtaposition originale de deux styles gothiques. De par sa suspension à 20 mètres de hauteur, son orgue est particulièrement remarquable. Classé monument historique, on retrouve, au Musée des Augustins, les chapiteaux de la cathédrale, détruits à la Révolution.

Couvent des Jacobins

Le couvent est construit en 1229 par les Dominicains. Ce dernier est conçu pour favoriser leur vie en communauté et pour assurer leurs missions de prédication. La première pierre est posée le 24 décembre 1230. Le couvent est achevé en 1250 et accueille une centaine de frères.

L'édifice connaît une forte expansion nécessitant d’importants travaux d’agrandissement. Ces derniers dureront jusqu’en 1341. Toutefois, à la fin du 18ème siècle, le couvent connaît une histoire mouvementée : fermeture, transformation en écurie, etc. Ce n’est qu’en 1847 que l’armée quitte le couvent et que des travaux de restauration sont entrepris.

Les jardins de Toulouse

Bien qu’en 1970, Toulouse ne comptait qu’une trentaine d’hectares d’espaces verts, aujourd’hui la ville peut se réjouir d’en compter près de mille.

Jardin Japonais

© csp - Shutterstock

Classé jardin remarquable, le jardin japonais de Toulouse est créé en 1981 à l’initiative de Pierre Baudis, ancien maire de Toulouse. Ce jardin propose diverses variétés botaniques originaires d’Extrême-Orient.
Il s’installe à proximité de l’ancien rempart du boulevard Armand Duportal, au sein du quartier Compans Caffarelli. Il est une parfaite réplique des jardins existants au Japon entre le 14ème et le 16ème siècle.
Il met en scène aussi bien le monde minéral, végétal, qu’aquatique. Il se pare également d’éléments décoratifs : lanternes, pavillon de thé, ponts, etc.

Prairie des Filtres

Située au pied du Pont-Neuf, la prairie des filtres propose de superbes points de vue sur la rive droite de la Garonne. Cet espace vert, de 5,5 hectares, est l’un des jardins les plus fréquentés de la ville. Son nom, plutôt surprenant, vient du système de filtre et de pompage de l’eau de la Garonne. Ce dernier sert à alimenter les fontaines de Toulouse. L’utilisation de la Prairie des Filtres fut variée : potagers pendant la guerre, piste de décollage, entraînement au rugby, etc. Aujourd’hui, la prairie accueille de nombreuses manifestations.

Jardin des plantes

Le premier jardin des plantes de Toulouse est créé en 1730 aux abords de Saint-Sernin. Or, la qualité du sol n’étant pas satisfaisante, le jardin est déplacé en 1794 à l’emplacement qu’on lui connaît. Ses 7 hectares regroupent 1300 espèces, permettant aux étudiants en médecine de disposer de plantes médicinales. Aujourd’hui, il complète les collections du Muséum du Jardin des Plantes. Il est aussi un agréable lieu de promenades.

Jardin du Grand Rond

© Mike Peel (www.mikepeel.net) [CC BY-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], de Wikimedia Commons

Au 18ème siècle, Toulouse souhaite embellir la ville. C’est dans ce cadre que de nombreux espaces verts naissent, dont ce jardin anglais créé en 1750. Il s’inspire des Bowling Green anglais où l’on joue à la pétanque. À ces débuts, le jardin prend le nom de “Boulingrin”. Il est agrémenté de diverses essences végétales et de passerelles suspendues. Ces dernières permettent de rejoindre le Jardin des Plantes ou le Jardin Royal.

Histoire de Toulouse - De la brique rose à l'Hyperloop