Les projets urbains à Toulouse

SOMMAIRE

Métropole de rang européen, Toulouse connaît une démographie positive due à une croissance remarquable. Depuis les années 90, le solde naturel positif et un solde migratoire élevé ont en effet permis à la ville rose de se hisser à la quatrième place française avec près de 472.000 habitants. Ces évolutions de la population ne sont pas sans impliquer quelques adaptation des politiques publiques, en matière d’aménagement urbain notamment. Ambition affichée : une inscription possible au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Toulouse candidate au patrimoine mondial de l’UNESCO

Alors que Toulouse se présente comme une étape incontournable des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle - basilique Saint-Sernin, Hôtel-Dieu Saint-Jacques - ainsi que comme le point de départ du canal du Midi, la ville semble vouloir valoriser pleinement son patrimoine culturel et historique en inscrivant son centre-ville à l’UNESCO.

Les monuments et les sites que côtoient quotidiennement les Toulousains et les visiteurs, présentent il est vrai une étoffe remarquable qu’il convient de sublimer. Tel est l’objet de la démarche initiée en 2014 par la municipalité. Des travaux préparatoires sont engagés l’année suivante tandis que 2016 voit le projet de renouvellement du centre historique validé par le Comité d’orientation de la candidature à l’UNESCO, présidé par Christine Albanel. Des travaux complémentaires sont menés dès 2017 qui aboutissent à la définition d’une Valeur Universelle Exceptionnelle “évidente et incontestable”.

Définition de “Valeur Universelle Exceptionnelle”
“Une importance culturelle et/ou naturelle tellement exceptionnelle qu’elle transcende les frontières nationales et qu’elle présente le même caractère inestimable pour les générations actuelles et futures de l’ensemble de l’humanité”.

Glossaire de la Convention, Rappels de quelques concepts clefs de la convention du patrimoine mondial

Lorsque le dossier de candidature aura été déposé auprès du Ministère de la Culture, il sera alors analysé par plusieurs experts. Si ces derniers jugent solides les engagements de la ville rose en matière de protection et de valorisation du patrimoine, alors le dossier sera validé avec pour aboutissement : le classement du centre historique de Toulouse sur la liste indicative de l’État français. Il s’agit de la première étape du parcours qui mène vers la candidature à l’UNESCO. Il faut en moyenne 10 ans pour qu’une candidature de cette nature soit effective. C’est l’État français qui devra faire la proposition d’inscription sur la liste du patrimoine mondial, à la suite de quoi, un comité spécialisé rendra sa décision. Ce dernier aura préalablement réalisé plusieurs expertises.

Basilique Saint-Sernin

Deuxième monument le plus visité après l’église des Jacobins avec près de 294.000 entrées, la basilique Saint-Sernin est l’un des plus grands édifices romans du monde occidental. Si le site est déjà classé au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO, la municipalité a décidé de lui offrir un embellissement qui passe par la suppression du parvis de stationnement automobile.

Rue des Lois et rue Gambetta

Ces rues passantes vont bénéficier du même traitement urbain que les rues Romiguières et Pargaminières. La piétonnisation de ces zones va ainsi être facilitée grâce à la réfection des trottoirs, qui seront pavés à l’aide de pierres naturelles : le porphyre, utilisé dans les rues romaines et médiévales du centre historique. Du mobilier urbain sera installé : il permettra aux piétons de s’asseoir. Les cyclistes seront autorisés à circuler dans les deux sens et des plantations viendront créer des zones ombragées.

Gare Matabiau et rue Bayard

Dans le cadre du projet EuroSudOuest, qui doit permettre à Toulouse de renforcer sa position de ville européenne et mondiale, la gare Matabiau bénéficie de travaux de modernisation. Devant la gare, le canal du Midi va être recouvert pour créer une esplanade piétonne dans le prolongement de l’avenue de Lyon. Néanmoins, deux voies de circulation routières devraient être conservées. Des travaux sont en cours sur le boulevard Bonrepos, avec une opération de végétalisation du paysage. La rue Bayard, qui s’inscrit dans le prolongement de la gare, a également fait l’objet d’une réhabilitation visant à donner une bonne première impression de la ville.

Place du Salin

La place du Salin, située à l’arrière du Palais de Justice, fait l’objet d’importantes évolutions :


“Le réaménagement de la place du Salin prévoit un nouvel espace public plus apaisé, plus végétal, tout en mettant en valeur le patrimoine de cette place de l'axe Cardo-Romain [...]”.

Mairie de Toulouse

Opération “Cœurs de quartier”

Il faudra attendre 2020 pour percevoir pleinement les bénéfices de l’opération “Cœurs de quartier”, initiée par la ville de Toulouse. La municipalité prévoit d’investir 5 millions d’euros pour les études ainsi que 40 millions d’euros pour la réalisation.

Au programme, la création de lieux de vie - commerciaux et urbains - à même de renforcer le “vivre-ensemble”. Le projet touche aussi bien les quartiers existants que ceux en devenir tels que Borderouge ou encore La Cartoucherie. Ce sont ainsi 33 zones qui ont été définies comme prioritaires : elles avaient en effet révélé un diagnostic de commercialité plus faible que dans le reste de la ville. L’on peut notamment citer :

Grand Parc Garonne

Ce ne sont pas moins de 32 km le long desquels la Garonne borde la ville traversant sept communes : Toulouse, Blagnac, Beauzelle, Fenouillet, Seilh, Gagnac-sur-Garonne et Saint-Jory. le projet urbain Grand Parc Garonne tend à permettre l’ouverture de ces communes sur le fleuve.

Dans ce contexte, l’urbaniste paysagiste Henri Bava prévoit la création d’un parcours découverte accessible à tous, de plusieurs promenades agrémentées de tables informatives et de cheminements piétons et vélos. Sur les quais du centre-ville, la mise en place de pontons et de branchements électriques augure le retour des activités nautiques.

Les ports historiques ont reçu un traitement prioritaire : le quai de la Daurade et la place Saint-Pierre ont été remis à neuf, le quai de l’Exil Républicain - qui reçoit chaque année la grande roue et Toulouse Plage - a été inauguré en 2017. Depuis 2015, le quai de Tounis accueille une guinguette flottante.

Enfin, l’Île du Ramier s’est vue transformée en un parc urbain dédié à la détente et aux loisirs. Un appel à projet commercial a donné la faveur, pour l’occupation de la maison éclusière Saint-Michel, à un projet de restauration. Le lieu prend la forme d’une guinguette terrestre : “L’Écluse”. On y retrouve des plats réalisés à partir d’aliments frais produits dans la région. Au cours des après-midis, l’adresse se convertit en un salon de thé.

Toulouse EuroSudOuest

Le projet Toulouse EuroSudOuest se présente comme un “tremplin” pour la métropole toulousaine. Alors que la commune estime son potentiel de fréquentation à 18 millions de visiteurs annuels, il apparaît comme crucial de renforcer l’intermodalité des transports en commun.

“Moderniser la gare de Matabiau ; étendre le centre-ville de Toulouse pour qu’il soit à la hauteur de son rang de capitale régionale et valoriser les quartiers aux abords de la gare, tels sont les trois principaux objectifs du projet Toulouse EuroSudOuest”.

Mairie de Toulouse

Toulouse Aerospace

Quartier de 56 hectares, Toulouse Aerospace se situe à l’entrée sud-est de Toulouse. La municipalité a choisi l’architecte-urbaniste David Mangin pour concrétiser un projet urbain qui respecte le passé et l’avenir aéronautique de la ville rose. Plusieurs aménagements viendront renforcer la dynamique économique et sociale de la zone :

“Les créations géantes de la compagnie La Machine habiteront l’espace urbain, mettant en mouvement le quartier dans un langage poétique et spectaculaire”.

Mairie de Toulouse

Oncopole, projet de santé publique

Le 21 septembre 2001, le site industriel toulousain AZF est rasé par une explosion. Un projet voit le jour dans l’optique de surmonter cette épreuve : “transformer un lieu de mort en un lieu de vie et de combat pour la vie”. Mené à bien par divers acteurs - Communauté d’Agglomération du Grand Toulouse, Conseil départemental, Conseil régional, État, Union Européenne - la réhabilitation du site Langlade s’oriente ainsi vers la lutte contre le cancer. Son ambition ? Devenir l’un des leaders européens en la matière au cours des dix années suivant son inauguration.

Borderouge Cartoucherie : nouveaux centres urbains

Pensés pour devenir des nouveaux centres urbains de la ville, les quartiers Borderouge et Cartoucherie ont en commun d’insuffler de la vie au sein de la périphérie toulousaine.

Borderouge

L’une des particularité du quartier Borderouge, géré par la société d'aménagement publique Oppidea, est d’être construit en Haute Qualité Environnementale (HQE). Le principe de cette certification est de “limiter à court et à long terme les impacts environnementaux d’une opération de construction ou de réhabilitation, tout en assurant aux occupants des conditions de vie saine et confortable”.

Ce sont 1.200 logements qui façonnent le paysage du quartier borderouge.

Aussi plusieurs services de proximité ont été réalisés pour accompagner les nouveaux arrivants :

“Le cinéma Art et Essai Utopia - Borderouge comptera trois salles de 299 places et s'appuiera sur une programmation exigeante dédiée au jeune public, sur des films présentés en majorité en VO et sur des séances suivies de débats et de rencontres”.

Conseil départemental de la Haute-Garonne

Point central du projet de quartier, le Carré de la Maourine, qui se trouve à la sortie du métro “Borderouge”, se compose de plusieurs commerces indispensables au bien-vivre des résidents : boucherie-charcuterie, primeur, boulanger, etc. Une soixantaine de boutiques sont attendues et viendront compléter l'offre du marché du plein vent qui se tient tous les samedis de 7h00 à 13h30.

Cartoucherie

D’une superficie de 33 hectares, le quartier de la Cartoucherie se situe à proximité du Zénith de Toulouse. Alors qu’il appartenait au ministère de la Défense, ce site s’est présenté, suite à une concertation publique, comme une opportunité de favoriser l’habitat dans une zone à fort potentiel. Ce sont ainsi 3.500 logements neufs, 2 hectares d’espaces naturels, 15.000m² d’équipements publics, 7.000m² de commerces, 78.000m² de bureaux et d’activités ainsi que 12.000m² d’espace dédié à l’enseignement supérieur qui ont vu le jour à compter de 2014. Le projet est l’œuvre des urbanistes Bernard Paris et Alain Marguerit ainsi que de la société d'aménagement de Toulouse Métropole : Oppidea.

“Le quartier de La Cartoucherie se donne l'ambition de concilier densité et développement durable, en permettant à ses habitants de faire le choix d'un vivre ensemble innovant, durable et participatif”.

Mairie de Toulouse

Le quartier Cartoucherie se présente comme un véritable carrefour entre les faubourgs et le centre-ville en raison de sa grande accessibilité : elle est le fait de la présence du tramway et de la proximité de la rocade. Des trames paysagères comportant des pistes cyclables viennent renforcer le phénomène. Dans une volonté de renforcer les liens sociaux entre les occupants du quartier, la maîtrise d’ouvrage a mis en place des lieux de rencontres et de déambulations tels que : esplanade, promenades jardinées, cheminements piétons. Par ailleurs, d’anciens hangars servant à fabriquer des munitions au cours de la Première Guerre Mondiale sont en cours de réaménagement et tendent à devenir un “Tiers-Lieu” : “espace hybride, un lieu de vie, de respiration, de travail, qui gomme les frontières habituelles entre l’espace de travail usuel et le chez soi” selon les mots du sociologue urbain Ray Oldenburg.

Parc des Expositions

À compter de 2020, les communes périphériques toulousaines d’Aussonne et de Beauzelle accueilleront le nouveau Parc des Expositions qui viendra remplacer l’édifice actuellement en place sur l'Île du Ramier, à Toulouse.

La maîtrise d’œuvre sera assurée par l’agence néerlandaise “Office for Metropolitan Architecture” menée par l’architecte Rem Koolhaas. Gagnante d’un concours d’envergure internationale, cette entité devra veiller à respecter les attendus en matière d’usage et notamment la possibilité d’organiser simultanément des événements aussi variés que :

Les partenaires financiers du projet de Parc des Expositions

"Le montant du projet de construction du nouveau Parc des Expositions s'élève à 311 millions d'euros HT. Il est porté par quatre partenaires publics :

  • Toulouse Métropole, maître d'ouvrage, qui s'appuie sur Europolia pour la conduite opérationnelle du projet (199 millions d'euros d'investissements) ;
  • Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée et le Département de la Haute-Garonne, deux partenaires stratégiques qui portent également le projet (45 millions d'euros chacun) ;
  • Tisséo Collectivités participe à hauteur de 22 millions d'euros) ;

La maîtrise d'ouvrage de l'ensemble a été confiée à Europolia, la Société Publique Locale d'Aménagement créée par Toulouse Métropole et la région Occitanie Pyrénées-Méditerranée".

Les politiques publiques à Toulouse