Entre approbation et déception, la nouvelle règlementation environnementale RE2020 fait débat !

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Avatar de l'auteur "Christelle Privat" Christelle Privat

le 08 janvier 2021

[ mis à jour le 22 juillet 2021 ]

SOMMAIRE

Le 24 novembre dernier, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, présentaient les principales orientations de la RE2020, qui sera applicable dès l’été 2021. Très attendue par tous les acteurs de la construction, cette nouvelle réglementation qui remplacera l’actuelle RT2012 sera la référence en termes de norme environnementale et thermique, dans les maisons et bâtiments neufs.

Le nouveau dispositif en l’état ne fait pas que des heureux. Certains dénoncent une loi qui sacrifie certaines filières professionnelles, en dépit de la pluralité des solutions existantes dans le domaine constructif et dans celui des énergies.

Ce grand saut, entre les deux règlementations, n’a pas empêché certains acteurs de l’immobilier neuf à Toulouse, de prendre les devants et de proposer des maisons écologiques qui répondent déjà aux principaux objectifs de la RE2020, ou vont même au-delà, en concevant des maisons à énergie positive.

Les 3 objectifs principaux de la RE2020

La nouvelle règlementation environnementale RE2020 intègre 3 objectifs principaux qui permettront d’avoir un impact positif sur le secteur du bâtiment, deuxième secteur en termes d’émission de gaz à effet de serre et le premier consommateur d’énergie en France. Ces trois objectifs sont les suivants :

Sobriété énergétique et décarbonation de l’énergie

« La meilleure énergie, c’est celle que l’on ne consomme pas » n’ont cessé de répéter les deux ministres en charge du dossier. Décarbonation de l’énergie et sobriété énergétique, feront donc partie de l’objectif principal à atteindre pour respecter l’engagement pris par la France lors de la COP21. Il s’agissait de réduire la consommation d’énergie du pays de 50 % pour l’an 2050.

Le Bbio, cet indicateur du besoin bioclimatique des bâtiments sera au cœur de la stratégie. « Par rapport aux exigences de la RT2012, le seuil maximal pour le besoin bioclimatique sera abaissé de 30 % pour tous les logements individuels et collectifs. Les Français pourront ainsi profiter de logements mieux conçus et mieux isolés, et donc de factures énergétiques sensiblement inférieures. » annonce Barbara Pompili.

Les efforts devront également porter sur la réduction significative des énergies fossiles. « Pour la première fois, il y aura un seuil maximum d’émission de carbone (4 kilos de CO2 par m² et par an), afin de réduire l’utilisation des énergies fossiles dans les bâtiments neufs » a déclaré la ministre de la transition énergétique. « Alors qu’une maison moyenne existante chauffée au gaz émet près de 5 tonnes de CO2 par an, la même maison aux normes RE2020 émettra moins de 0,5 tonne, soit dix fois moins ! ».

Dès lors, la fin des systèmes utilisant exclusivement le gaz, dans les constructions neuves est annoncée. Les alternatives d’énergie durable et les systèmes hybrides seront favorisés, voire nécessaires afin de pourvoir rester dans le cadre de la loi. Énergie solaire (photovoltaïque), poêle à bois, chaudière à granulés, pompe à chaleur air-eau etc., sont les systèmes mis en avant.

Les ministres ajoutent que : « pour autant le retour au radiateur électrique n’est pas l’avenir, car il pèse fortement sur le réseau électrique au plus fort de l’hiver ».

Transition progressive vers les constructions bas carbone

La transition écologique passe aussi par la décarbonation des modes constructifs. Le béton encore très largement utilisé, devra être remplacé par des matériaux rejetant moins de carbone. Le bois et les matériaux biosourcés (matériaux entièrement ou partiellement constitués de la biomasse) seront de bonnes alternatives.

Une application étalée entre 2021 et 2030 est prévue afin que les différentes filières s’adaptent.

La filière bois qui risque d’être fortement sollicitée se verra aidée par le gouvernement afin de pouvoir être au rendez-vous. Mais pourquoi un tel engouement pour le bois ?

Déjà très utilisé dans les pays scandinaves, le bois est un matériau durable et biosourcé très intéressant lorsqu’il est prélevé en circuit court. Il émet très peu de CO2 puisqu’il stocke naturellement le carbone. Il répond donc à l’impératif de décarbonation. C’est aussi un matériau très isolant et sa faible conductivité thermique, permet de construire des maisons qui résistent au froid, mais également aux fortes chaleurs d’été.

Un indicateur de confort d’été pour prévenir les vagues de chaleur

Pour la première fois, le Bbio intègrera le besoin de froid, ce qui n’était pas le cas dans la RT2012. Cet indicateur sera calculé dès la phase de construction des logements, afin de garantir une meilleure résistance aux épisodes de forte chaleur. L’indicateur s’exprimera en DH - Degré Heure et la loi prévoit qu’il ne faudra pas dépasser 1250DH, ce qui correspond à une période de 25 jours durant laquelle le logement serait à 30 degrés le jour et 28 degrés la nuit, de façon continue.

La nouvelle règlementation RE2020, pose question

Si la nouvelle règlementation a reçu les félicitations de certaines filières qui saluent l’ambition du gouvernement et la justesse face à l’urgence climatique, d’autres au contraire ont vivement réagi face à la brutalité de la future loi.

Les filières de l’énergie et du chauffage mécontents !

La filière du gaz qui semble être la sacrifiée de l’équation est mécontente, devant un tel revirement de situation. Dans la précédente loi RT2012, le gaz était encouragé. Aujourd’hui le gouvernement exclu toute la filière alors qu’il existe des solutions de gaz vert, produit de manière durable sur le sol français. Dans son allocution, Barbara Pompili explique que le gaz vert est exclu du neuf, car il servira plutôt à remplacer le gaz naturel dans le parc existant.

Pour Jean Philippe Jarno, directeur régional de Urbis Réalisations, promoteur immobilier à Toulouse et à Montpellier :

« La RE2020 qui vient d’être présentée va imposer la disparation du chauffage au gaz alors qu’à Toulouse, c’est le moyen dominant, préféré de nos clients ».

[…]

« Depuis vingt ans, nous nous sommes déjà beaucoup réinventés, nous avons déjà fait des sauts importants, avec le label BBC par exemple ; mais là, il va falloir faire un saut quantique » ajoute-t-il.

L’ACV dynamique ne convainc pas les filières béton et acier

Le nouveau mode de calcul de l’empreinte carbone “Analyse du Cycle de Vie dynamique simplifié” ne convainc pas les industriels de la construction. Ils évoquent : « une dérive de la loi qui favorisera le bois au détriment de l’innovation dans les solutions constructives ». La méthode de calcul de l’ACV classique est recommandée par l’Union européenne. Alors pourquoi modifier une méthode de calcul qui a fait ses preuves ?

Pour ces professionnels, le risque est la surconsommation des matériaux biosourcés comme le bois au détriment d’une réflexion de fond sur les modes constructifs. Ils pensent qu’il serait sans doute plus judicieux de favoriser un mix des matériaux pour profiter du meilleur de chaque solution.

De plus, il serait dommage de sacrifier des filières professionnelles qui ont largement investi et travaillé en Recherche & Développement afin de proposer des solutions toujours plus respectueuses de l’environnement et de favoriser l’économie circulaire.

Quid du coût des maisons ?

Pour la FPI - Fédération des promoteurs immobiliers, la nouvelle réglementation telle qu’elle a été décidée est : " Un pari risqué“. Solutions techniques "mal connues", surcoûts "mal évalués" et filières nationales des biosourcés "embryonnaires".

LA FFC - Fédération des constructeurs de maisons individuelles, pense que le nouveau texte en l’état, engendrera un surcout de 10 à 15 % sur le coût des maisons individuelles. « Le gouvernement chercherait-il à rendre un produit accessible en un produit de luxe que seuls nos concitoyens les plus aisés pourront acquérir ? ».

La RE2020 à Toulouse

Une maison “verte et engagée”, au salon de l’immobilier de Toulouse

Le 31 janvier dernier, le salon de l’immobilier de Toulouse présentait une maison témoin écologique. Ce sont près de 40 entreprises, de la région pour la plupart, qui ont participé à ce projet d’appartement vert.

« Pourquoi vert et engagé ? ‘Vert’ car il fait la part belle au végétal en intérieur, aux matériaux de constructions naturels et ‘Engagé’ car il favorise l’achat en circuit court et la prise de conscience environnementale grâce à des astuces pour consommer et se déplacer de manière plus propre », nous explique Christophe Combe, Commissaire général du Salon.

Un choix de matériaux naturels avec un faible impact carbone, et plusieurs techniques de constructions ont été présentées aux visiteurs : isolation au chanvre et en fibre de bois, brique en terre crue, système d’économie d’eau et de récupération de chaleur, culture en intérieur.

Une maison économe et écologique à Aucamville, près de Toulouse

Première maison Comepos de la région Occitanie, la villa à énergie positive de 98 m², conçue à Aucamville, près de Toulouse, n’a rien de spécial en apparence. C’est pourtant une réalisation unique qui répond aux exigences de la RE2020.

« Elle a été conçue pour ne pas consommer plus d'énergie qu'elle n'en produit grâce à une isolation renforcée de 10% (doubles vitrages, laine minérale dans les murs et plafonds, polystyrène au sol), et à 13 m2 de panneaux photovoltaïques sur le toit, avec des batteries permettant de stocker l'énergie produite », précise Olivier Desbree, directeur général d'IGC Construction.

« Le chauffage central à air pulsé est assuré par une pompe à air ultra-réactive, une dizaine de minutes suffisant pour passer de 14°C à 21°C dans la maison contre 5 heures avec un chauffage par le sol », ajoute-t-il.

Ces exemples laissent entrevoir des possibilités infinies en termes de construction éco-responsable et durable à Toulouse. De plus en plus d’acteurs de l’immobilier neuf se spécialisent dans les maisons écologiques et sont capables de proposer à leurs clients des solutions respectueuses de l’environnement avec des performances énergétiques très intéressantes.

Acquérir un bien neuf à Toulouse, c'est également soutenir la transition énergétique et bénéficier d'un logement sain, économique et écologique. Si l'immobilier neuf présente des prix au mètre carré plus chers que le marché de l'ancien, il est toujours possible de profiter des appartements à prix maîtrisé à Toulouse, conférant un prix du mètre carré environ 20 à 30 % moins cher (3 000 €/m²).

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