Un réseau de chaleur urbain prévu à Toulouse Matabiau
SOMMAIRE
- Le principe d’un réseau de chaleur
- Les réseaux de chaleur de Toulouse Métropole
- Une politique écologique affirmée
- Le réseau de chaleur du Mirail
- Le réseau de chaleur de Blagnac
- Le réseau de chaleur Plaine Campus
- Le projet Matabiau Toulouse en réseau de chaleur
- L’engagement écologique du projet Matabiau Toulouse
- L’ambition d’une chaleur décarbonée
- Le choix d’une chaufferie biomasse
- Une nouvelle délégation de service public en vue
- En bref…
Pour répondre aux préoccupations environnementales, l’adaptation des systèmes de chauffage est un facteur clé ! De nombreuses métropoles s’emparent de cette question et adoptent des solutions plus écologiques pour se chauffer. Le grand projet de ville Toulouse s’est ainsi doté de réseaux de chaleur écoresponsables.
Dans la continuité des obligations de performance énergétique de l’immobilier neuf à Toulouse, un nouveau quartier va être équipé en chauffage urbain. Dans le cadre du projet Matabiau Toulouse, l’installation d’un réseau de chaleur et de froid dans ce quartier a été votée par les élus de la métropole le 14 octobre.
Le principe d’un réseau de chaleur
Un réseau de chaleur désigne des installations qui produisent et distribuent de la chaleur pour des bâtiments. On parle souvent de chauffage urbain, car ces installations servent à chauffer des logements, mais aussi de l’eau à usage sanitaire, voire parfois des piscines ou d’autres types d’équipements.
Les réseaux de chaleur de Toulouse Métropole
Une politique écologique affirmée
Toulouse Métropole s’est donné pour objectif de doubler la part d’énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie globale d’ici à 2030. Cette démarche s’inscrit dans le Plan Climat Air-Energie Territorial (PCAET) de l’intercommunalité. Un grand projet de ville Toulouse qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre et plus généralement l’impact des activités humaines sur le climat.
Pour respecter cet engagement écologique, les installations, les agrandissements et les améliorations de réseaux de chaleur se multiplient dans l’agglomération toulousaine. Le projet Matabiau va venir s’ajouter aux trois réseaux de chaleur de Toulouse Métropole : le réseau du Mirail, le réseau de Blagnac et le réseau Plaine Campus. La gestion de chacun de ces réseaux fait l’objet d’une délégation de service public et ils sont alimentés par des énergies renouvelables ou de récupération (incinération des déchets, géothermie, biomasse, supercalculateurs, etc.) à plus de 90 % en moyenne. Des chaufferies au gaz font l’appoint.
Le réseau de chaleur du Mirail
Le réseau de chaleur du Mirail est actuellement géré par Eneriance, une société du groupe Coriance, dont le contrat de délégation de service public court jusqu’en 2025. Ce chauffage urbain a pour particularité d’être alimenté à 99 % par l’incinération des ordures ménagères ! Ce réseau de plus de 40 km livre en moyenne 164 GWh de chaleur chaque année à ses 19 000 équivalents logements raccordés. Cette énergie bon marché est vendue 48 euros TTC/MWh et constitue une économie d’émission de 43 000 T de CO2 tous les ans. Pour toutes ces raisons, le réseau de chaleur du Mirail est récompensé chaque année depuis 2013 par le label Ecoréseau de chaleur attribué par l’Amorce.
Plusieurs opérations d’extension de ce réseau ont été réalisées. Ce réseau de chauffage s’est étendu vers Bagatelle-La Faourette en janvier 2017, avec plus de 1 800 logements supplémentaires alimentés en chauffage et en eau chaude. En septembre de la même année, l’écoquartier de La Cartoucherie en a aussi profité, avec plus de 2 000 équivalents logements nouvellement raccordés pour le chauffage et l’eau chaude également. La portion de l’écoquartier de La Cartoucherie a innové en instaurant le premier réseau de froid en France totalement lié à une usine d’incinération des déchets.
Le réseau de chaleur de Blagnac
La délégation de service public pour gérer le réseau de chaleur de Blagnac a été accordée jusqu’en 2037 à Blagnac Energies Vertes (BEV) qui dépend de Veolia. Ce réseau était, au départ, déjà alimenté à 60 % par de l’énergie renouvelable, grâce à la géothermie des 1 500 m de profondeur du puits du Ritouret. Ce chauffage urbain fait 4 km de longueur, totalisant 2 500 logements desservis grâce à 37 points de livraison. Ce réseau a reçu label Ecoréseau de chaleur d’Amorce en 2020.
Depuis 2017 et la signature de la nouvelle délégation de service public, divers projets ont été établis pour le réseau de chaleur de Blagnac. Plusieurs locaux de l’aéroport y sont raccordés depuis 2021 et une chaufferie biomasse a augmenté le taux d’énergies renouvelables de ce réseau à hauteur de 74 % la même année. Des raccordements au gymnase Guillaumet et à des logements du quartier des Cèdres sont prévus et un deuxième puit géothermique sera débouché au Ramier pour être relié à la piscine. Le prix de l’énergie produite par ce réseau a globalement baissé de 20 % depuis sa mise en service : il est de 57 euros TTC/MWh en moyenne actuellement.
Le réseau de chaleur Plaine Campus
Le réseau Plaine Campus s'étend sur 36 km de canalisations et constitue l’opération de réduction d’émissions de CO2 la plus importante de ces dernières années en France. Lancé en 2019, son potentiel devrait atteindre 120 GWh par an de chaleur délivrée. La gestion de cette chaleur urbaine est déléguée à Toulouse Énergie Durable (TED), une filiale du groupe Dalkia, jusqu’en 2045.
Ce réseau de chaud et de froid alimente 10 000 équivalents logements, dont l’hôpital de Rangueil et les zones d’activité d’Empalot, de Toulouse Aérospace et de Malepère. Sa part d’énergies renouvelables est de 70 %, surtout grâce à la valorisation des déchets du Mirail, mais aussi grâce à la chaleur des supercalculateurs de la zone d’activité de Toulouse Aerospace. Le réseau Plaine Campus évite le rejet de 19 000 tonnes de CO2 chaque année et pratique un prix moyen de 66 euros TTC/MWh.
Le projet Matabiau Toulouse en réseau de chaleur
L’engagement écologique du projet Matabiau Toulouse
Dans la ville rose, de nombreux changements sont en cours dans le quartier de la gare. De nouveaux bâtiments, certes, mais aussi l’installation d’un système de chaleur et de froid auquel ils seront raccordés. Ce projet Matabiau Toulouse ne se cantonnera d’ailleurs pas à l’immobilier neuf, mais aussi à certains bâtiments existants.
En s’équipant de la sorte, la nouvelle zone d’aménagement commercial (ZAC) Grand Matabiau, Quais d’Oc concrétise l’engagement environnemental de la métropole toulousaine. Cet immense projet d’aménagement prévu de 2023 à 2032 comprendra à la fois des logements et des bureaux, lesquels seront agencés de façon à ce que la densification du bâti reste modérée et privilégie la qualité de l’habitat, en harmonie avec les locaux à destination tertiaire et commerciale ainsi qu’avec les équipements publics et de loisir.
L’ambition d’une chaleur décarbonée
La zone Grand Matabiau, Quais d’Oc fait environ 490 000 m² et le projet Matabiau Toulouse prévoit que le nouveau réseau de chaleur alimente cet espace. Ce chauffage urbain fournira à 52 % des bâtiments tertiaire, à 34 % un total de 2 575 logements et à 14 % des boutiques.
À terme, d’autres bâtiments avoisinant la gare pourraient « être raccordés au réseau de chaleur et ainsi augmenter le volume de chaleur décarbonée consommé sur le territoire », a fait savoir Toulouse Métropole. Une économie d’au moins 6 000 tonnes de CO2 par an est prévue grâce à ce chauffage urbain.
Le choix d’une chaufferie biomasse
D’un point de vue technique et économique, une chaufferie biomasse était le choix le plus adapté au projet Matabiau Toulouse. Cependant, la métropole n’exclut pas d’ajouter d’autres moyens de production d’énergie renouvelable ou de récupération (géothermie, solaire thermique ou valorisation des eaux usées par exemple), notamment pour « fournir du froid renouvelable sur des équipements tertiaires ».
Une nouvelle délégation de service public en vue
Le grand projet de ville Toulouse compte favoriser l’installation de chauffages urbains utilisant des énergies renouvelables. Comme pour les trois réseaux existants, la métropole compte mettre en place une délégation de service public pour le futur réseau de chaleur du quartier de la gare.
Si cet investissement devrait coûter a minima 21 millions d’euros à la collectivité, les projections prévoient un amortissement de cette somme sur 30 ans, afin de pouvoir pratiquer des tarifs compétitifs pour la chaleur comme pour le froid dans les bâtiments neufs et anciens du projet Matabiau Toulouse raccordés à ce réseau.
En bref…
À Toulouse, la zone Grand Matabiau, Quais d’Oc fait l’objet d’un grand projet d’aménagement urbain. Un nouveau réseau de chaleur y sera installé, alimentant l’immobilier neuf et quelques bâtiments anciens du quartier grâce à l’énergie renouvelable d’une chaufferie biomasse. La métropole compte mettre en place une délégation de service public pour gérer ce chauffage urbain. L’opération devrait coûter au moins 21 millions d’euros à la collectivité et représenter une économie de 6 000 tonnes de CO2 par an. Un nouveau réseau de chauffage appelé à s’étendre dans le futur.
SOURCES
- https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/toulouse-la-metropole-va-se-doter-d-un-nouveau-reseau-de-chaleur-et-de-froid-dans-ce-quartier_45654153.html
- https://www.toulouse-metropole.fr/missions/environnement/energie/reseau-urbain-de-chaleur
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