LGV Bordeaux –Toulouse : L’état engage 4,1 milliards d’euros

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le 30 avril 2021

[ mis à jour le 30 avril 2021 ]

SOMMAIRE

Mardi 27 avril 2021, Jean Castex adresse un courrier à Carole Delga et Jean-Luc Moudenc, annonçant l’engagement de l'État à hauteur de 4,1 milliards d'euros pour la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse.

Une société de financement incluant les Régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, ainsi que les métropoles de Toulouse et de Bordeaux, sera mise en place pour porter ce chantier d’envergure dont l’impact doit rejaillir sur l’économie locale, le tourisme, et l’immobilier neuf à Toulouse et Bordeaux.

Les discussions devraient s’achever à la fin de l'été 2021 et les travaux du chantier, attendu depuis plus de 30 ans par les habitants de la région occitane, pourraient démarrer mi-2024.

© Pixabay

Un projet à plus de 7 milliards d’euros : qui paye quoi ?

Un chiffre qui varie selon les sources :

Les médias et “sites de référence” en ligne semblent ne pas s’accorder sur un budget global qui peut varier de 2 milliards ou plus selon les sources :

  • Actu Toulouse, Wikipedia, Le Figaro : 7 milliards ;
  • Le Monde : 6 milliards ;
  • Le Moniteur : 7.5 milliards ;
  • La Dépêche : 8.8 milliards ;
  • Les Échos : de 7 à 8 milliards.

Dans sa lettre aux élus, le Jean Castex annonce qu’une contribution de l’Union Européenne sera demandée pour 20 % du coût de l’opération, sur un total atteignant plus de 7 milliards d’euros.

Pour le reste à payer, le premier ministre souhaite la création d’une société de financement dédiée au projet qui recourrait à des emprunts ou à la mise en place de taxes spécifiques d’ici à la fin de l’été 2021.

Les collectivités locales : régions Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et les métropoles de Toulouse et Bordeaux, seront sollicitées pour porter leur part de financement de la LGV, annonce le chef du gouvernement.

Depuis le début du projet, la Région Occitanie a cherché à éviter un partenariat public-privé comme pour le tronçon Tours-Bordeaux du projet Sud Europe Atlantique.

Pour éviter ce montage, les collectivités prescrivent la création de sociétés dédiées au financement des LGV, qui bénéficient de ressources propres.

Explication : les Collectivités territoriales et l’État se regroupent au sein d’une société de financement ad hoc, qui reste un établissement public et dont l’objectif est la levée de financements (recettes fiscales dédiées, fonds propres, subventions des collectivités territoriales et de l’État, ...) qui sont reversés à SNCF Réseau.

Des financements innovants

© Schwoaze - Pixabay

De nouveaux leviers impliquant la participation nationale et des contributions territoriales ont été identifiés lors d’études menées sur les financements innovants pour les projets des collectivités.

Pourraient être concernées :

Enfin, les 40 milliards du plan de relance de l’Union Européenne destinés à la France (sur 750 milliards de budget global) pourraient être mis à contribution sur le projet de la LGV Bordeaux - Toulouse.

Le Grand projet du Sud-Ouest GPSO, (qui inclue les annexes de la LGV) sera financé à 40 % par l’État et à 40 % par les régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine ainsi que par les métropoles de Toulouse et Bordeaux. L’État souhaite y ajouter une aide de l’Union Européenne à hauteur de 20 %.

Quels intérêts d’une LGV pour Toulouse ?

3 jours après l’indignation de la présidente socialiste de la région Occitanie et du maire Les Républicains de Toulouse, qui avaient cosigné dimanche 25 avril un communiqué réclamant une réponse du gouvernement, Toulouse obtient finalement sa LGV. Pour contextualiser, l’État venait de débloquer 1.38 milliard d’euros pour la ligne à grande vitesse Marseille/Nice, mais ne prenait toujours aucun engagement en Occitanie. C’est chose faite.

La LGV Bordeaux-Toulouse rapprochera Paris à 3h10 de Toulouse contre 4h15 aujourd’hui. Elle constituera un sérieux gain de temps pour les usagers toulousains, mais pas seulement. Via les TER qui desservent Matabiau, les usagers des lignes régionales de Haute-Garonne du Tarn ou du Lot gagneront eux aussi une heure sur leur temps de trajet vers Paris.

© Lauriane Jarnac - Immo9

Les avantages environnementaux :

Le train, c’est :

La LGV représente à ce titre, une opportunité pour un développement du report modal (report d'une partie des flux d'un mode de transport vers un autre) et un investissement concret, dans un moyen de transport écologique, au bénéfice des générations futures.

Le transfert des modes de déplacements vers le ferroviaire est un levier majeur de réduction de l’empreinte carbone. Actuellement la part du train dans le transport n’est que de 4 %.

© Zenzeta - Pixabay

Les avantages économiques :

La mise en service d’une nouvelle LGV promet un impact sur les activités économiques des territoires desservis.

Les entreprises régionales peuvent voir leur compétitivité s’améliorer et leur marché s’élargir. Cette ligne nouvelle va créer les conditions d’un trafic ferroviaire performant vers les centres de décisions ou hub mondiaux et doivent faciliter les affaires et sans doute le développement de l’activité.

Suite au lancement de la LGV Rennes-Paris, le trafic a augmenté de 18 % en Bretagne au cours des trois premiers mois d’exploitation (juillet à septembre 2017), en comparaison avec l’été 2016 (chiffres SNCF Mobilités).

Entre Paris et Bordeaux, la fréquentation des TGV a été de 75 % supérieure à celle de l’été 2016, soit presque 1 million de passagers supplémentaires.

"60 % des Français se trouvant à plus de 4 heures en train de Paris résident en Occitanie. Je refuse de me résigner à cette fracture territoriale. La France des mobilités, ce n’est pas une France à deux vitesses. Tout comme la ligne Montpellier-Perpignan, cette liaison à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse revêt un intérêt national, européen et local : ces lignes permettront de rallier Paris et Bruxelles, de désengorger les lignes actuelles saturées et de renforcer les trains du quotidien. C’est un facteur réel d’attractivité économique avec des milliers d’emplois qui vont être créés et un acte fort contre le réchauffement climatique."

Carole Delga

La création d’emplois :

Rodrigo Salomón Cañas@Pixabay

L’impact attendu sur l’emploi est double :

À titre d’exemple, Bordeaux a vu son tourisme d’affaire augmenter après l’installation de la LGV en 2017. Plus de 120 congrès, dont 57 internationaux, ont été organisés durant l’année suivant la mise en service de la nouvelle ligne, soit une hausse de 40 % par rapport à l’année précédente.

Les retombées sur le tourisme :

Globalement, la LGV semble avoir des effets positifs sur le tourisme pour les villes à fort potentiel quand les offres touristiques proposées sont adaptées aux week-end et courts séjours.

Les études concernant les effets des TGV sur les comportements touristiques ont révélé le développement du tourisme de groupe grâce à la création de circuits et de séjours “transport inclus”. A titre d’exemple, depuis l’ouverture de ligne TGV Paris-Barcelone, Narbonne reçoit de plus en plus de touristes espagnols.

Les chantiers annexes de la LGV

© Piyapong Wongkam - Shutterstock

En parallèle et en écho à ce projet, la gare de la capitale occitane et son quartier vont être entièrement réaménagés : les chantiers de la gare et du quartier Grand Matabiau sont déjà en cours. Un remodelage profond qui pourrait permettre de doubler la fréquentation, estimée alors à 20 000 usagers/jour.

Une pièce essentielle dans l’aménagement du RER en Occitanie

La Région Occitanie veut profiter de la construction de nouvelles voies pour construire un véritable Réseau Express Régional (RER) qui désengorgerait la circulation ferroviaire autour de Toulouse.

Ce RER desservirait 7 gares :

“si on veut un RER à Toulouse, on est obligé d’avoir une 2e ligne qui arrive jusqu’au Tarn-et-Garonne. La ligne actuelle est saturée jusqu’à Montauban et le sera dans quatre ans jusqu’à Agen. Enfin, cela va nous permettre de développer le fret ferroviaire sur la ligne Auch-Agen puis vers Toulouse et Narbonne. »

Carole Delga

« Certes nous avons attendu deux ans et demi avant que la LGV soit inscrite dans la loi sur les mobilités, puis encore un an et demi jusqu’à ce que l’Etat l’écrive officiellement mais à l’arrivée, c’est une victoire. Désormais il faut finaliser le projet. Nous avons cinq mois pour boucler la société de financement de la LGV et à partir de là, on pourra définir un nouveau calendrier, avec une mise en service autour de 2030. Je crois que 2024 pour le lancement des travaux est une date crédible. Nous avons déjà tout : la déclaration d’utilité publique, les acquisitions foncières, le tracé, les futures gares identifiées… Et juridiquement toutes les batailles sont gagnées. Donc ça peut aller vite ».

Jean-Luc Moudenc
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