Ex-CEAT : la nouvelle cité administrative, c’est pour bientôt !

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Avatar de l'auteur "Amélie CARALP" Amélie Caralp

le 21 juillet 2021

[ mis à jour le 17 décembre 2021 ]

SOMMAIRE

Sur le site de l’ancien Centre d’essais aéronautiques de Toulouse (CEAT) qui laisse place progressivement au nouvel écoquartier Guillaumet, les travaux de démolition du bâtiment Lemaresquier ont débuté. Visible depuis le viaduc de la ligne A du métro au niveau de la station Jolimont, ce chantier va permettre le déménagement de la cité administrative de Toulouse, actuellement installée à Compans Cafarelli.

La décision a été prise par l’Etat en 2019 : le bâtiment Lemaresquier, accueillera la nouvelle cité administrative de Toulouse. Ce bâtiment, propriété de l’Armée, est peu connu des Toulousains puisqu'il n'a jamais ouvert ses portes au public. Construit au début des années 30 par l’architecte Charles Lemaresquier, le bâtiment de style Art Déco est labellisé “patrimoine du XXème siècle”. C’est pourquoi les travaux de démolition portent uniquement sur l’arrière du bâtiment. La partie détruite sera remplacée par un nouveau bâtiment de 16 000m². L’avant, visible depuis le viaduc, sera quant à lui réhabilité.

©MAbdesselam - Wikimedia Commons

Revendu par l’Etat à Toulouse Métropole, le site des anciennes friches militaires s’étend sur plus de 13 hectares au pied de la colline de Jolimont. A terme, 78% de la superficie sera dédiée à la construction de logements neufs à Toulouse. Ce nouveau quartier de cœur de ville est le dernier en date à avoir décroché le label d’écoquartier à Toulouse, juste après la Cartoucherie et Toulouse Aerospace. Sur le département de la Haute-Garonne, il en existe déjà plusieurs : Andromède entre Blagnac et Beauzelle, Vidailhan à Balma, Midi à Ramonville-Saint-Agne, Monges-Croix du Sud à Cornebarrieu, Laubis à Seilh...

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Un bâtiment de 30 000m² pour accueillir 1600 agents de l’Etat

Le projet de la nouvelle cité administrative de Toulouse est d’envergure. Sur le périmètre du bâtiment Lemaresquier, d’une surface de 3,3 hectares au total, c’est un bâtiment de 30 000m² qui va sortir de terre d’ici 2024 si les travaux n’accusent pas de retard. Ou plus précisément, 15 000m² vont renaître sur les cendres de l’arrière du bâtiment, en cours de démolition, et 15 000m² vont prendre place dans l’actuel bâtiment, rénové pour l’occasion.

Un projet qui respecte le patrimoine architectural

Ce bâtiment est chargé d’histoire et sa transformation en cité administrative a pour objectif de redonner vie à son patrimoine architectural. Inoccupé depuis les années 2000, le bâtiment Lemaresquier, anciennement Ecole de la Juncasse, était supposée abriter l’école vétérinaire de Toulouse. Pendant la seconde guerre mondiale, le bâtiment est réquisitionné par les services de recherche du Ministère de l’Air, qui s’y installent définitivement en 1941. Puis de 1961 à 2000, l'ENSICA (Ecola Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Constructions Aéronautiques) et le CEAT (Centre d’Essais Aéronautiques de Toulouse) s’installent dans le bâtiment. Depuis le déménagement de ces deux institutions, le site est donc désaffecté, bien que propriété de l’Armée de l’Air.

©Charles Lemaresquier - Archives Municipales de la ville de Toulouse - Wikimedia Commons

Afin de redonner vie à ce bâtiment tout en préservant son histoire, le projet de Cité administrative sera calqué sur l’existant. Tout du moins, la partie visible du campus imaginé à l’époque par Charles Lemaresquier, sera préservée et réhabilitée. Aucune construction nouvelle ne se fera sur la partie avant et la géométrie des lieux sera respectée, notamment dans la cour intérieure. Afin de préserver les bâtis remarquables et notamment la façade Art Deco, le nouveau bâtiment sera construit sur l’arrière, le long de la future rue qui traversera le quartier Guillaumet de part en part.

“Ce projet assure la conservation de 80 % des bâtiments existants qui seront rénovés totalement mais aussi l’absence de construction nouvelle sur la partie avant et dans la cour intérieure.”

Note de la préfecture à destination des habitants du quartier

Plus de 1600 postes de travail installés d’ici 2024

Le bâtiment Lemaresquier n’a pas été choisi au hasard. Il répond à plusieurs objectifs définis par l’Etat pour y installer ses agents. Bien desservi par les transports en commun, à mi-chemin des métros Jolimont et Roseraie, le site s’intègre dans un projet urbain ambitieux et durable, celui de l’écoquartier Guillaumet. Sa capacité d’accueil est également suffisante pour répondre aux besoins des services sur un foncier disponible, qui plus est appartenant à l’Etat lui-même.

Au total, ce sont 14 directions et services régionaux et départementaux qui éliront domicilie au sein de la nouvelle cité administrative, soit 1640 postes de travail. Parmi les services qui seront transférés en 2024 au sein de la nouvelle cité administrative, on trouve notamment la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt), la DDT (Direction Départementale des Territoires), la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations), la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), le Centre des Finances Publics dont le SIP (Service Impôts des Particuliers)…

Le calendrier annoncé par la préfecture de Haute-Garonne semble pour l’instant respecté. Les premières étapes, menées en 2019 et 2020 n’ont pas accusé de retard. L’étape de déconstruction, prévue en 2021 est quant à elle également dans les temps. Le choix du projet lauréat et les études de conception devraient donc bien se faire en 2022, pour un début de construction en 2023 et un aménagement dans les locaux d’ici 2024.

“Après une année 2020 consacrée à la réalisation d’études préalables, à la mise en place des différents acteurs du projet, et à l’élaboration du programme fonctionnel et performanciel, cette année lancera les premiers travaux de déconstruction d’une partie du site et de la sélection du groupement qui sera chargé de concevoir, construire et exploiter la future cité administrative”

Etienne Guyot, préfet de la Haute-Garonne

Un projet qui s’inscrit dans le programme national de reconstruction et de rénovation des cités administratives

Le projet de nouvelle cité administrative à Toulouse s’inscrit dans un plan d’envergure nationale, visant à moderniser les administrations et services de l’Etat, adopté dans la loi de finances 2018, et doté d’un budget d’un milliard d’euros sur la période 2018-2020. Il s’agit ainsi de rendre les lieux occupés par les services publics plus adaptés aux usagers et agents publics, plus modernes, mieux équipés et surtout plus respectueux des normes environnementales. Suite à la crise sanitaire, un nouvel objectif a été ajouté à cette volonté de modernisation : faire de la place et des économies.

“Il y a aujourd’hui 97 millions de mètres carrés sous-entretenus, malgré 7 milliards de dépenses annuelles (en loyer, entretien et investissements). Il faut libérer des mètres carrés, faire baisser des deux-tiers la consommation énergétique et adapter les espaces de travail à une moindre occupation.”

Alain Resplandy-Bernard, Directeur Général de la Direction de l’Immobilier de l’Etat (DIE)

Repenser les espaces de travail

Avec la crise du covid et notamment la montée en puissance du télétravail, y compris dans le secteur public, la réflexion sur une meilleure utilisation des espaces s’est imposée. Cette réflexion a déjà été amorcée il y a une trentaine d’années dans le privé selon Pierre Bouchet, cofondateur de Génie des Lieux, un cabinet de conseil indépendant en études, programmes et réalisation d’espaces de travail, pour qui le premier objectif était “d’accompagner la réduction d’environ 20% des surfaces de travail pour un meilleur bilan carbone”. Selon lui, le covid ayant accéléré les choses, cette réflexion doit désormais “s’accompagner d’une meilleure qualité d'occupation des espaces de travails”, qui ne le sont aujourd’hui qu’à 30 ou 40%.

Sur ces points-là, l’actuelle cité administrative fait figure de mauvais élève. Alors qu’elle est “le site majeur et emblématique de l’implantation de l’Etat en région Occitanie”, la cité administrative se trouve dans “un état de vétusté significatif qui ne permet plus de répondre aux besoins d’une administration moderne” selon le ministère de l’économie.

©Jean-Louis Venet - Wikimedia Commons

Une reconstruction complète de la cité administrative plutôt qu’une réfection de l’ancien site

Des travaux de rénovation avaient pourtant déjà été entrepris depuis 2005 : réfection des façades et de l’étanchéité des toitures, reconstruction de l’entrée et des bâtiments B et G, mise aux normes PMR et anti-incendie... Plus de 25 millions d’euros avaient été investis dans la réhabilitation de la cité administrative. Mais la refonte complète était visiblement nécessaire, et un déménagement lui a été préféré. Le problème sera donc résolu avec la nouvelle cité administrative implantée dans le quartier Guillaumet qui pourra redonner aux services de l’Etat une belle visibilité dans un écrin parfaitement modernisé. Le projet devrait couter aux alentours de 90 à 100 millions d’euros.

“Le projet de nouvelle cité administrative à Toulouse est une opportunité historique d’améliorer le service public de l’État, les conditions de travail des collaborateurs tout en accroissant l’efficacité énergétique des bâtiments. Ce chantier d’ampleur (environ 90M€), aura un impact important sur la vie économique et l’emploi en Occitanie et en Haute Garonne.”

Etienne Guyot, préfet de Haute-Garonne

Pour que le site soit parfaitement adapté aux besoins de ceux qui l’occuperont le plus souvent, à savoir les agents du service public, une communication et une concertation bien particulières ont été mises en place autour du projet. Ainsi des questions concrètes et précises sur les usages de la future cité administrative ont été abordées avec les représentants du personnel, concernant les espaces de travail, le stationnement ou les équipements à mettre en place au sein de la cité. Le site disposera ainsi de salles de réunions, de formations, d’un restaurant inter administration et de laboratoires, entre autres. 240 places de stationnement, majoritairement en sous-sol, seront mises à dispositions des agents qui viendraient en voiture.

Il existe déjà quelques exemples de ce nouveau type de cités administratives voulues par l’Etat. C’est le cas par exemple à Rouen, qui a réaménagé sa cité administrative en y intégrant “50% d’espaces de couloirs, d’archives et surfaces non utilisées” afin de regrouper 1800 postes de travail au sein d’un même espace. A Amiens, la cité administrative est quant à elle en cours de construction et a été pensée afin de rassembler les quelques 900 agents jusque-là éparpillés sur plusieurs sites. Ce nouveau site présentera selon Romain Dehedin, responsable du pôle immobilier de l’Etat pour la préfecture de la Somme“un aménagement suffisamment flexible pour déployer tous les espaces nécessaires de travail, une performance économique, énergétique et immobilière”.

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