La réhabilitation de la prison Saint-Michel se dessine enfin

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le 01 juillet 2020

[ mis à jour le 12 novembre 2021 ]

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Cela fait plusieurs années que les Toulousains attendent le renouveau de la prison Saint-Michel, un projet repris en charge à chaque mandat par la municipalité, sans qu'il n'ait pour l'instant pu aboutir. Inoccupée depuis près de 10 ans, elle se classe parmi les monuments historiques de Toulouse. Véritable enjeu de patrimoine, la Maison d’arrêt doit être réhabilitée d’ici 2020. Elle accueillera 110 logements neufs, un hôtel, des espaces verts et une Cité de la musique. Le Castelet, quant à lui, abritera un lieu à la mémoire de la Seconde Guerre Mondiale et de la Résistance. L’histoire de ce bâtiment y sera également relatée.

Cité de la musique, jardin, logements… état des lieux du projet

La prison Saint-Michel a fermé en janvier 2003, et les 30 derniers détenus ont quitté les lieux en octobre 2009. Depuis, divers projets se succèdent. Trois maires ont eu, durant leur mandat, la responsabilité de réaménager cette ancienne prison. Jean-Luc Moudenc, maire actuel de Toulouse, s’est exprimé sur le sujet. La réhabilitation de la prison sera opérationnelle lors du prochain mandat.

« À Toulouse, on a des projets très ambitieux et qu'il faut rendre réalistes, que nous préparons mais qui ont plutôt vocation à s'épanouir lors du mandat suivant : par exemple la Cité des Arts à La Grave et la Cité de la Musique dans l'ancienne prison Saint-Michel. Ce sont deux projets culturels à moyen et long terme, ambitieux et assez coûteux, futuristes dans leur conception, dans des écrins patrimoniaux de qualité. »
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la métropole.

Le maire a confirmé l’avancement du projet. La Maison d’arrêt va devenir une Cité de la Musique et accueillir un auditorium. Ce dernier prendra place entre les deux branches du fond de l’étoile. Par ailleurs, l’une des branches sera supprimée.

Des discussions ont eu lieu avec l’Orchestre du Capitole pour intégrer un programme immobilier au projet. L’ancienne prison abritera 110 logements neufs et un hôtel.
Fin 2018, l’Etat (qui reste le propriétaire des lieux), le comité du quartier et l’association de riverains ont trouvé un accord concernant l’emplacement des immeubles. 2019 sera l’année de la concertation publique et des discussions autour du financement du projet. Celui-ci devrait se concrétiser après 2020.

« Le maire et les associations disent la même chose : ils se sont bien mis d’accord sur le principe de valoriser en autorisant la construction d’immeubles et sur le fait de libérer des espaces verts autour de la prison. Mais il n’y a pas de projet dessiné, pour la bonne raison qu’il n’y a pas eu encore de concours d’architectes mais de simples simulations. On a consulté l’architecte des Bâtiments de France qui est d’accord pour que l’auditorium soit édifié en fond de parcelle avec disparition d’une des cinq branches. »
Francis Grass, adjoint au maire en charge de la Culture

Un jardin public complétera le projet. Il prendra place côté rue du Gorp. Un espace vert sur dalle avec un parking souterrain est prévu du côté de la rue Saint-Denis. Le mur d’enceinte sera supprimé. Seul un petit bout d’enceinte de chaque côté du Castelet, côté Grande Rue Saint-Michel, sera conservé.

D’un point de vue plus général, la réhabilitation de la prison s’inscrit dans les nombreux projets de rénovation de la ville. En effet, 65 millions d’euros ont été investis pour valoriser le centre-ville de Toulouse.

2 ou 3 scénarios architecturaux sont encore débattus

Deux voire trois scénarios seraient encore en phase de négociation. Cependant, ces hypothèses risquent de ne pas être acceptées par les riverains.

  1. Bâtir deux immeubles dans le prolongement des ailes du fond de la prison, qui ne pourront toutefois offrir que 7.000 m² de surface.
  2. Bâtir les deux immeubles en y ajoutant une tour de 10 étages, pour l’hôtel, devant l’ancienne chapelle à l’angle de la rue Saint-Denis.
  3. Ne faire s'élever l'hôtel que sur 6 étages, mais le construire avec une base plus large pour atteindre les 10.000 m².

Le prix du projet est également en négociation. L’État fait une offre à 7,5 M€, alors que la Ville n’en propose que 5,5 M€. En 2012, l'État réclamait 11 M€, alors que les Domaines avaient estimé le bien à 750.000€.

« C’est un site contraint, les hauteurs ne sont pas encore déterminées, ni les surfaces. Le prix de vente proposé par l’État a été revu à la baisse mais il y a toujours une marge de négociation. »
Francis Grass, adjoint au maire en charge de la Culture

Les premiers travaux au Castelet en 2019

Le Castelet, une partie du bâtiment classée aux Monuments historiques (en fait l’entrée de la prison qui donne sur la Grande Rue Saint-Michel) va accueillir un lieu de mémoire. En effet, cela fait plusieurs années que les élus et anciens combattants désirent avoir un lieu de mémoire dans cette partie de la prison. Il s’agit d’un lieu particulier, qui marque l’histoire de Toulouse. Le résistant Marcel Langer y a été exécuté, et André Malraux y a été incarcéré avant la Libération.

Les travaux du Castelet doivent commencer d’ici fin 2019 et se terminer, au plus tard, début 2020. Il abritera un lieu de mémoire de la guerre 39-45 et de la Résistance. Il exposera également l’histoire générale de la prison, de sa construction jusqu’à aujourd’hui.

« Le permis de construire devrait être déposé courant 2018, pour une livraison prévue d'ici fin 2019. La première tranche des travaux concernera le gros oeuvre et l'aménagement de tout le rez-de-chaussée, destiné aux salles d'exposition. »
Guillaume Drijard, président du comité de quartier Saint-Michel

Un appel à souvenirs pour enrichir le lieu de mémoire

Construite au cours du XIXe siècle, la Maison d’arrêt de Toulouse, située dans le quartier Saint-Michel, fait partie intégrante du patrimoine toulousain. Bien qu’elle n’héberge plus de prisonniers, elle a vu défiler bon nombre de personnalités : André Malraux y séjourna au cours de l’été 1944 avant d’être libéré par des résistants, Marcel Langer y a été guillotiné suite à sa condamnation par le régime de Vichy. Le nageur Alfred Nakache a également été détenu dans la prison en 1943, avant d’être déporté vers les centres d’extermination.

Le Castelet, qui va prochainement accueillir un lieu mémoriel, souhaite donner vie à ces souvenirs. Le comité de quartier Saint-Michel et la mairie de Toulouse lancent donc un appel aux Toulousains. Afin d'enrichir le fond de l'exposition du futur musée, toute personne ayant en sa possession des documents ou anecdotes en lien avec le site est invitée à venir les déposer, et ce jusqu’au 16 février.

Sources :

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