Construire en 2025 : ce que la RE2025 impose aux futurs propriétaires de maisons

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Avatar de l'auteur "Morgane Caillière" Morgane Caillière

le 14 avril 2025

[ mis à jour le 16 avril 2025 ]

SOMMAIRE

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, un tournant s’opère dans le secteur de la construction : la RE2025, nouvelle réglementation environnementale, est désormais en vigueur. Si vous avez lancé un projet de maison cette année, impossible d’y échapper : cette norme redéfinit les règles du jeu en matière de performance énergétique et d’impact environnemental.

Évolution programmée de la Réglementation Environnementale 2020, la RE2025 accentue les impératifs de réduction carbone du bâti, encourage l’utilisation de matériaux durables et optimiser la consommation d’énergie. Des ambitions qui impliquent des changements concrets pour les professionnels du bâtiment comme pour les particuliers souhaitant faire construire. Alors, à quoi faut-il s’attendre sur le terrain ?

Les changements 2025 de la Réglementation Environnementale 2020

Le secteur du bâtiment est l’un des plus gourmands en énergie et en ressources. Il représente à lui seul environ 23 % des émissions de gaz à effet de serre et 43 % de la consommation énergétique annuelle en France.

Face à cette réalité, la Réglementation Environnementale 2025 (RE2025) entend franchir un nouveau cap en matière de performance environnementale. En vigueur depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, elle prend le relais de la RE2020 avec des exigences rehaussées, notamment sur les émissions de carbone liées aux matériaux de construction et à l’exploitation énergétique des logements.

Concrètement, la RE2025 renforce deux indicateurs clés :

Pour les logements collectifs, le seuil d’IC Construction passe ainsi de 740 à 650 kg de CO₂ par mètre carré, tandis que l’IC Énergie est fortement abaissé, de 560 à seulement 260 kg de CO₂/m²/an pour les bâtiments non raccordés à un réseau de chaleur.

Cette évolution limite le recours aux systèmes de chauffage au gaz et pousse les constructeurs à privilégier des solutions bas-carbone, tant dans les matériaux que dans les équipements. Le bois, les matériaux biosourcés, les isolants recyclés ou naturels prennent une place de plus en plus importante dans les projets, tandis que les pompes à chaleur, les panneaux solaires ou encore les réseaux de chaleur alimentés par des énergies renouvelables deviennent la norme.

La conception même des bâtiments s’adapte : meilleure orientation, compacité optimisée, gestion passive de la chaleur... autant de leviers activés pour rester sous les seuils imposés.

une maison en feuilles vertes devant un coucher de soleil
©Khakimullin Aleksandr

Quelles répercussions concrètes sur la construction ?

Moins de pollution, plus d’efficacité énergétique. Comment cela se traduit-il sur le terrain pour une maison neuve ?

Voici quelques exemples concrets :

Comment s'adaptent les professionnels du bâtiment ?

La réduction des émissions de CO₂ liées à la construction passe par des seuils plus rigoureux que ceux fixés en 2020. L'un des changements les plus impactant est que l’analyse environnementale ne se limite plus à la phase d’usage du bâtiment, mais s’étend à tout son cycle de vie (évalué à 50 ans) : production des matériaux, chantier, usage et même démolition.

L’autre enjeu majeur concerne la performance énergétique. L’idée est de bâtir des logements moins énergivores grâce à une amélioration globale de l’isolation, de la ventilation et des équipements thermiques. Des recommandations qui deviennent désormais des obligations concrètes.

Pour répondre à cette évolution, de nombreux acteurs du secteur ont intensifié l’intégration de matériaux à faible impact environnemental. Le catalogue des produits utilisés sur les chantiers s’enrichit de solutions plus vertueuses : bois local certifié, briques issues de composants recyclés, béton bas-carbone de dernière génération, ou encore isolants biosourcés de nouvelle génération, à base de chanvre, ouate de cellulose ou laine de bois.

Au-delà du choix des matériaux, les constructeurs travaillent en collaboration avec des fournisseurs capables de fournir des produits dotés de Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES), qui permettent d’évaluer de manière précise l’impact carbone de chaque composant.

Les efforts portent également sur la logistique. Pour limiter les émissions liées au transport, les entreprises du bâtiment privilégient désormais les circuits courts et les fournisseurs locaux. En réduisant les distances entre la production des matériaux et les chantiers, elles diminuent l’empreinte carbone des livraisons en contribuant au dynamisme économique de leur territoire.

Enfin, ces changements s’accompagnent d’une montée en compétence des artisans et constructeurs. Seuls les professionnels pleinement formés aux enjeux environnementaux et aux nouveaux outils de calcul carbone sont en mesure de proposer des logements réellement compatibles avec les objectifs de neutralité fixés pour 2050 dans le cadre de la Stratégie Nationale Bas-Carbone.

Des technologies au service de la transition énergétique

un toit avec des panneaux solaires
© mahc - Shutterstock

La Réglementation Environnementale 2025 (RE2025) incite les constructeurs à intégrer des technologies innovantes pour améliorer l'efficacité énergétique des logements. Parmi ces solutions, les systèmes de chauffage hybrides, les maisons à énergie positive et la domotique avancée deviennent des standards dans les constructions neuves.

Les systèmes de chauffage

Les systèmes de chauffage hybrides combinent une pompe à chaleur et une chaudière à condensation, permettant une adaptation optimale aux conditions climatiques. Ce type de système peut réduire la consommation d'énergie jusqu'à 10 % par rapport à une chaudière seule, tout en offrant une flexibilité entre différentes sources d'énergie.

Pompes à chaleur : la solution dominante

Les pompes à chaleur (PAC) sont devenues la norme dans les constructions neuves. Selon le Baromètre Domexpo, 9 maisons neuves sur 10 sont équipées d'une PAC, avec une prédominance des systèmes air/eau (56 %) et air/air (33 %). Ces systèmes exploitent les calories de l'air extérieur pour chauffer le logement, offrant un coefficient de performance (COP) élevé, souvent supérieur à 4, ce qui signifie qu'ils produisent quatre fois plus d'énergie qu'ils n'en consomment.

Chauffage au bois : une alternative écologique

Le chauffage au bois, notamment via des poêles à granulés ou des chaudières biomasse, constitue une alternative respectueuse de l'environnement. Ces systèmes sont appréciés pour leur faible impact carbone et leur efficacité, particulièrement dans les maisons de moins de 100 m².

Plébiscité bien que représentant une part moindre des installations (environ 4 %), le poêle à granulés s’impose comme une alternative crédible dans les logements neufs soumis à la RE2025. Selon l’ADEME, ce mode de chauffage n’émet que 18,8 g de CO₂ par kWh, contre 204 g pour le gaz naturel et 272 g pour le fioul, ce qui en fait l’un des systèmes les plus sobres en carbone, à condition d’utiliser du bois issu de forêts gérées durablement.

Les modèles modernes labellisés Flamme Verte 7 étoiles affichent un rendement supérieur à 85 % et des émissions de particules fines inférieures à 30 mg/Nm³. Leur fonctionnement automatisé permet une régulation fine de la température, tout en s’intégrant facilement à une gestion domotique de l’énergie.

Attention cependant au dimensionnement de l’appareil : un poêle surpuissant utilisé à bas régime peut générer une surémission de monoxyde de carbone. L’INERIS recommande également de stocker les granulés dans un local ventilé pour éviter les émanations toxiques.

Énergies renouvelables : vers l'autonomie énergétique

L'intégration de sources d'énergie renouvelable, telles que les panneaux photovoltaïques ou les chauffe-eaux solaires, devient courante dans la construction des nouvelles maisons individuelles.

En 2023, la France a franchi le cap du gigawatt (GW) d'autoconsommation solaire. Entre 2022 et 2023, le nombre d'installations photovoltaïques a été multiplié par trois chez les particuliers et par deux chez les professionnels.

Chauffe-eau solaires : une solution complémentaire

Les chauffe-eaux solaires individuels (CESI) permettent de couvrir jusqu'à 70 % des besoins en eau chaude sanitaire d'un foyer. En 2023, le solaire thermique représentait 3,4 % de la consommation d'énergie primaire renouvelable en France. Bien que cette part soit encore modeste, elle est en progression constante, soutenue par des incitations financières et une prise de conscience écologique croissante.

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Domotique : gestion intelligente de l'énergie

une femme devant une tablette fixée au mur
© RossHelen – Shutterstock

La domotique joue aujourd’hui un rôle central dans la stratégie énergétique des logements neufs. Bien plus qu’un simple confort technologique, elle permet une gestion fine et automatisée des équipements du foyer : chauffage, éclairage, volets roulants, appareils électroménagers… tout peut désormais être piloté à distance, programmé selon les habitudes des occupants, ou encore optimisé en fonction des conditions extérieures.

L’impact de ces dispositifs connectés sur la consommation est tangible. Une étude menée entre 2012 et 2014 par le CNRS et l’Université de Liège dans la commune de Biot (Alpes-Maritimes), baptisée TicElec, a démontré que les foyers ayant accès à des informations détaillées sur leur consommation électrique via des compteurs intelligents (type Linky) ont réduit leur consommation d’électricité de 23 % en moyenne. Ce résultat met en lumière l’effet puissant de la sensibilisation et du suivi en temps réel sur les comportements énergétiques.

Dans un contexte de généralisation des objets connectés, ces technologies deviennent la norme. En Europe, 23 % des foyers sont aujourd’hui équipés de thermostats intelligents, 22 % utilisent des systèmes d’éclairage connectés, et 20 % ont adopté des prises intelligentes, selon une enquête menée par Statista. Cette adoption croissante reflète une prise de conscience généralisée des enjeux environnementaux et une volonté d’optimiser les dépenses énergétiques.

Ce que cela implique pour vous, futur propriétaire

Les exigences de la RE2020 et par extension de la RE2025 ont un impact direct sur les pratiques du secteur. Si certains professionnels redoutent une hausse des coûts de construction — estimée entre 5 et 10 % pour une maison individuelle —, d’autres y voient une opportunité de faire évoluer les standards de qualité et de durabilité dans le neuf. L’État mise, de son côté, sur cette évolution pour aligner le secteur du bâtiment avec les objectifs de la Stratégie Nationale Bas-Carbone, qui vise la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Pour les particuliers qui souhaitent construire en 2025 ou après, la RE2025 implique plusieurs conséquences importantes :

Même si l’horizon 2050 et la neutralité carbone peuvent sembler lointains, le secteur de la maison individuelle entre déjà dans une phase de transition. Les prochaines étapes sont fixées : de nouveaux seuils seront appliqués en 2028, puis en 2031.

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