Val Tolosa et l’environnement

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le 01 juillet 2020

[ mis à jour le 03 juin 2021 ]

SOMMAIRE

Val Tolosa est un projet de méga centre commercial, situé dans la ville de Plaisance-du-Touch, contesté depuis plusieurs dizaines d’années. En cause ? La destruction des espèces naturelles protégées lors de son élaboration. Toutefois, si l’on en croit les dires de l’architecte Pierre-Louis Taillandier et du maire de Plaisance-du-Touch, le centre commercial Val Tolosa met en avant des propositions écologiques en faveur du développement durable et de la mise en valeur du paysage naturel de la Ménude, disparu depuis trop longtemps au profit de l’agriculture intensive.

Val Tolosa table sur le BREEAM Excellence

BREEAM, ou Building Research Establishment’s Environmental Assessment Method, est la méthode d’évaluation des bâtiments la plus répandue dans le monde. Elle a été mise au point par la société BRE (Building Research Establishment), un organisme privé britannique spécialisé dans la recherche en bâtiment. L’objectif de l’entreprise est de créer “la norme de la meilleure méthode” pour la conception et le fonctionnement de bâtiments écologiques. Le BREEAM Excellence a été créé en 1990 et il a régulièrement évolué au fil des années pour s’adapter aux nouvelles techniques de construction. À l’heure actuelle, c’est la reconnaissance la plus importante au monde et certainement la plus difficile à obtenir.

Sur quels critères repose le BREEAM ?

Dix critères sont évalués pour qu’un bâtiment soit certifié par le BREEAM :

Actuellement, 77 pays sont partenaires de la certification BREEAM, et plus de 2 millions d’édifices sont détenteurs du BREEAM Excellence.

Val Tolosa peut-il espérer obtenir la certification BREEAM Excellence ?

”Pour BREEAM, les thématiques liées au respect de l’environnement sont prédominantes”, décrivent les ingénieurs d’Alto Ingénierie interrogés par le site batiactu.com.

Dès lors, la place de l’environnement est prédominante pour obtenir cette certification. Toutefois, avec la tumulte judiciaire, dont est victime le projet de construction Val Tolosa, il semblerait que l’obtention de cette certification de qualité soit compliquée. Effectivement, si le projet est remis en cause depuis plus d’une dizaine d’années, c’est en partie dû au fait que la construction du centre commercial engendrerait l’extinction d’espèces naturelles rares comme :

Toutefois, l’architecte Pierre-Louis Taillandier a réfléchi à la mise en place “d’outils écologiques” permettant de préserver l’environnement ainsi que les ressources naturelles dont le centre commercial et les espaces de détentes ont besoin.

Les “outils écologiques” de Val Tolosa

”Val Tolosa, c’est un projet qui date de 2004. À l’époque, il n’y avait pas toutes les normes que l’on a aujourd’hui. Pour autant, c’était un projet qui était déjà très novateur”, souligne Louis Escoula, le maire de Plaisance-du-Touch.

Le centre commercial, et plus particulièrement les espaces situés autour de Val Tolosa sont sujets à l’usage d’outils écologiques leur permettant d’être parfaitement respectueux des espaces naturels.

Le lac artificiel

Val Tolosa

Au sein du vaste parc naturel situé autour du centre commercial, Pierre-Louis Taillandier a pris le parti de créer un lac artificiel de 1,8 hectares de récupération des eaux des pluies. Celui-ci permettra, en outre, d’alimenter en eau les 2.000 nouveaux arbres plantés.

Une tonte écopâturage

Autour du centre commercial, des espaces naturels de 9 hectares sont présents. Les concepteurs de Val Tolosa optent alors pour un entretien des terrains respectueux de l’environnement. Effectivement, ils souhaitent avoir recours à l’écopâturage. Une tonte faite par un troupeau de moutons. Le principal avantage de cette pratique, c’est qu’elle permet d’éviter l’usage de tondeuses mécaniques, pouvant possiblement être polluantes, et de produits phytosanitaires.

Création d’un écojardin

Écojardin” est un label mis en place par l’État français. Il a pour but de gérer les espaces verts de manière écologique tout en s’appuyant sur les trois piliers du développement durable : environnement, économie et social. À Val Tolosa, les espaces verts, regroupés sous le nom d’écojardin, ont pour vocation d’être pédagogiques. Ils permettront de sensibiliser à la protection de l’environnement, à la préservation de la biodiversité et à la promotion de l’agriculture biologique.

Val Tolosa pour recréer le paysage de la Ménude

Le plateau de la Ménude, situé proche de la zone d’En Jacca à Colomiers, a connu de nombreux bouleversements de son territoire au fil des années. Effectivement, cet espace naturel a été récupéré au XXème par le secteur de l’agriculture. Depuis, c’est une vaste zone industrielle ou de grands entrepôts ont élu domicile.

”Le paysage de la Ménude a disparu à cause de l’agriculture intensive. L’occasion de faire le projet Val Tolosa a été, pour nous, de créer un paysage qui a disparu”, confie Pierre-Louis Taillandier.

C’est pourquoi sur les 9 hectares d’espaces naturels, 2.000 arbres doivent être plantés. Par ailleurs, l’architecture de l’édifice a été étudiée de telle sorte qu’elle s’intègre parfaitement dans le paysage naturel de la Ménude.

”Je crois qu’avoir une culture forte régionale pour Toulouse, qui est la 4ème ville de France, avec des vrais valeurs architecturales porteuses de ce que l’on sait faire, c’est quelque chose d’important”, Pierre-Louis Taillandier.

Val Tolosa… un écoquartier ?

Et si Val Tolosa se mutait en un écoquartier ? C’est une piste que les étudiants de Science Po Toulouse ont travaillée dans le cadre de la réalisation de leur Master 2 Risques, science, environnement et santé.

Un écoquartier est considéré comme tel lorsqu’il reçoit le label de la part de l’État. Il s’agit d’un groupement d’habitations, de services à la personne, de commerces et de mode de circulation propres respectant les principes du développement durable. Dans l’agglomération, l’on compte quatre écoquartiers. Lorsque le Journal Toulousain a questionné Pascal Barbier, élu écologiste siégeant dans l’opposition municipale au sein de “Réinventons Plaisance”, ce dernier s’est montré favorable quant à ce projet. Il émet toutefois des conditions parmi lesquelles, le fait que les habitations construites bénéficient de “commerces de proximité, de petites entreprises pour se développer, de transports”, détaille l’élu écologiste. Ce dernier voit comme écoquartier idéal un lieu où : “l’on revient à une situation de bocage, où l’on peut mettre en avant une agriculture paysanne locale sur le plateau de la Menude”.

Jean-Yves Puyo, architecte-urbaniste et spécialisé dans la construction d’écoquartier confie au Journal Toulousain que : “Un écoquartier est totalement faisable ici. Il faudrait justement y intégrer des maraîchers. C’est nécessaire pour absorber les chocs des canicules qui sont de plus en plus nombreux en été. L’idée, c’est aussi que le maraîcher puisse résider dans un des immeubles collectifs et que sa compagne aille au bureau dans le même quartier”.

L’écoquartier Val Tolosa, pourrait-il naître un jour ? Une question qui pourrait être abordée dès le 28 juillet 2018, si la décision du tribunal administratif de Toulouse décide l’interdiction de la construction de ce centre commercial.

SOURCES
  • La certification BREEAM - BREEAM
  • La réparation du paysage du plateau de la Ménude - Val Tolosa - Inspiration Nature
  • Val Tolosa, du centre commercial à l’écoquartier - Le Journal Toulousain
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