L’Occitanie 1ère région à énergie positive d’Europe en 2050 ?

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le 01 juillet 2020

[ mis à jour le 09 juillet 2021 ]

SOMMAIRE

La 24e session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP24, s’est ouverte ce lundi 3 décembre à Katowice, en Pologne. Elle doit durer jusqu’au 14 décembre.

Cette année, le sommet international sur le climat s’est fixé pour objectif d’élaborer et adopter un ensemble de décisions garantissant la pleine application de l’Accord de Paris, conformément aux décisions adoptées à Paris (COP21) et à Marrakech (CMA1.1).

Ce devrait être l’occasion pour la France de fixer la trajectoire de son mix énergétique en cohérence avec les objectifs de la loi pour la transition énergétique votée en 2015, à savoir :

Pendant ce temps, Toulouse renouvelle ses ambitions en la matière. Alors que la Région Occitanie vient de signer, au 21 novembre, une convention pour un aménagement durable et innovant du territoire destiné à faire de l’Occitanie la première région à énergie positive d’Europe, Toulouse Métropole a voté le 4 octobre pour la mise en place prochaine d’une Zone à Faibles Emissions (ZFE) dans laquelle certains véhicules polluants ne pourront plus rouler. En parallèle, les énergies solaires et éoliennes poursuivent leur développement comme jamais, et la production de biogaz à partir des eaux usées devrait se poser en nouvelle solution énergétique dès 2020. Enfin, en organisant les premières assises régionales de la biodiversité, Toulouse confirme sa volonté d’être fer de lance de la défense de nos écosystèmes à l’heure où le bouleversement climatique les met en péril.

L’agglomération toulousaine et, plus largement, la région Occitanie, continuent donc cet automne d’affirmer leur engagement à agir pour la transition énergétique, la lutte contre le réchauffement climatique, et la préservation de la biodiversité.

Un pacte signé pour devenir la 1ère région à énergie positive d’Europe en 2050

Vendredi 21 novembre, la Région Occitanie a signé avec Enedis une convention pour un aménagement durable et innovant du territoire régional, qui doit permettre le développement de l’énergie solaire et électrique renouvelable en Occitanie.

Ce pacte va dans le sens des objectifs de la Région, qui a exprimé depuis fin 2017 son souhait de devenir la 1ère région à énergie positive d’Europe en 2050. « Plus qu’un objectif, un chemin à parcourir ensemble, ambitieux et réalisable en nous mobilisant tous derrière la Région, chef de file », peut-on lire sur le site de l’opération.

Actuellement 2e région française pour la production d'énergies renouvelables, la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée est pionnière pour ces énergies, avec des gisements naturels de qualité : biomasse, solaire, éolien... Riche d'un territoire exceptionnel, possédant notamment l'un des meilleurs gisements européens de vent grâce à la Tramontane, elle s'appuie aussi sur des entreprises innovantes dans le domaine du bâtiment ou des énergies renouvelables, et accompagne les foyers dans leurs travaux de rénovation énergétique avec l'éco-chèque.

82 entreprises occitanes innovantes au service de l’environnement et de l’énergie

À l’occasion du salon Pollutec, salon international des équipements, des technologies et des services de l'environnement et de l'énergie, qui s’est tenu à Lyon du 27 au 30 novembre, l'agence régionale de développement économique AD'OCC a apporté son soutien et son accompagnement aux 82 entreprises et acteurs régionaux engagés dans une démarche durable.

Cette année, 4 entreprises d'Occitanie figurent parmi les 20 finalistes de la Vitrine de l'innovation, une opération à dimension internationale visant à distinguer les innovations technologiques et de services les plus remarquables, et disposant d'un fort potentiel marché dans les secteurs de l'environnement, de l'énergie et des cleantech.

Durant le salon, l’agence AD’OCC a assuré la promotion des entreprises régionales, et communiqué sur les ambitions de la Région au travers de 300m² de pavillons collectifs et d'animations : conférence sur l'éolien en mer flottant, petits-déj' « News Occitanie », actions de networking avec des délégations internationales... AD'OCC a accompagné ces entreprises occitanes dans une démarche très pragmatique de mise en relation avec les professionnels du monde entier, et de diffusion des solutions innovantes régionales.

Une forte dynamique internationale

Le marché des éco-activités d’Occitanie est particulièrement dynamique à l’international. Grâce au soutien du réseau des Maisons de la Région à l'international et de la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée, ce secteur occitan compte un nombre croissant d’exportations vers l'Union européenne, le Maghreb, l'Afrique mais aussi la Chine et les États-Unis.

« La Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée fera de l'innovation économique, sociale, et environnementale son fer de lance.
Il faut exporter dans le Monde le vivier régional de compétences des filières énergie et environnement. »
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée

Cette dynamique collective d’accompagnement à l’export des entreprises régionales, inscrite dans la durée, permet l’obtention de résultats significatifs, même dans un contexte économique difficile.

Le photovoltaïque continue de s’implanter sur le territoire

La plus grande centrale photovoltaïque urbaine de France sur le sol d’AZF

Cela fait quelques années maintenant que la région toulousaine se montre à la pointe de l’énergie photovoltaïque. Pour l’heure, le plus vaste projet mis en place sur le territoire est la centrale photovoltaïque de l’Oncopole, installée sur un terrain en friche proche de l'ex-usine pétrochimique AZF, et donc impropre aux cultures, aux activités ou au logement. C’est ce facteur qui permet une implantation des panneaux directement au sol, au-dessus des 19 hectares de terre disponible sur la zone.

« Ce sera sans doute la plus grande centrale solaire au sol qui voit le jour dans une grande ville en France. Dans la plupart des agglomérations, le foncier disponible est restreint. Cette installation, dotée d'une puissance de 15 MWc (mégawatt crête), sera en mesure de produire sur une année 21 millions de kwh. Cela représente 75% des besoins de Toulouse en éclairage public »
Émilion Esnault, vice-président de Toulouse Métropole et élu municipal en charge de l'éclairage public

La centrale photovoltaïque de l'Oncopole devrait entrer en service fin 2019. Elle sera construite et exploitée par la société Urbasolar, qui prend en charge les 15 à 17 millions d'euros d'investissements nécessaires. Elle devrait produire 21 millions de kWh par an (ou 21 gigawatt-heure), soit l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 3.000 foyers.

Le projet a été retenu dans le cadre de l'appel d'offres pour les installations de grande puissance porté par le ministère de la Transition énergétique, qui a révélé la liste des lauréats le 6 août dernier. Cela représente une reconnaissance financière et symbolique d’importance quant à l’implication de la Métropole en faveur de la transition énergétique.

Démultiplication des implantations sur les toits de la Métropole

90 % de l’électricité consommée par les Toulousains est cependant toujours d’origine nucléaire et hydraulique. La nouvelle centrale de l’Oncopole permettra à la ville de doubler sa capacité à produire de l’électricité « verte », à la suite des deux centrales hydroélectriques sur la Garonne, au Ramier et à la Cavaletade en amont de l'île, et de la petite centrale photovoltaïque nichée sur la colline de Pech-David. Sans oublier la centrale photovoltaïque de l'aéroport Toulouse-Blagnac, mise en marche en janvier dernier : 5 813 m² de panneaux solaires ont été installés sur le toit du parking P2, pour une production annuelle de 1 096 MWh, soit l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 450 foyers.

Pour aller vers toujours plus de production d’énergie renouvelable, et poursuivre cet objectif régional de devenir un territoire à énergie positive (c’est-à-dire produire davantage d’énergie qu’on en consomme) , Toulouse multiplie les implantations de centrales photovoltaïques plus petites, sur les toits des bâtiments publics notamment.

« Cinq projets de centrale sont prévus sur le territoire métropolitain dont une mise en service en mars 2018 sur le toit de la halle aux fleurs du grand marché (MIN) de Toulouse. Quatre autres centrales seront installées sur les toits du bâtiment Marengo, de la médiathèque José Cabanis, de la station d'épuration de Castelginest et du parking Nord du futur Parc des Expositions »
Émilion Esnault, vice-président de Toulouse Métropole et élu municipal en charge de l'éclairage public

Des coopératives citoyennes œuvrent de manière autonome

En parallèle de ces démarches portées par les collectivités, la Métropole toulousaine se distingue également par l’implication individuelle d’une partie de ses citoyens dans le processus de transition énergétique.

Près de Toulouse, ce sont deux coopératives citoyennes qui ont pris l’initiative d’installer puis d’exploiter des panneaux solaires sur les bâtiments publics. Et leurs sociétaires, portés par un certain idéalisme plus qu’attirés par l’argent, sont dans une dynamique de réinvestissement des bénéfices potentiels.

Si en théorie, chaque sociétaire « éco-épargnant » pourra avoir droit à une rémunération de 2,8 % par part, « ce n’est pas vraiment le but, témoigne l’un des 160 associés. L’important c’est d’être un bon citoyen et de réinvestir dans d’autres projets ». « La part sociale est à 50 euros et chaque détenteur, peu importe son nombre de parts, a une voix dans nos assemblées », précise Jean-Paul Gardette, le président de l’ICEA, l’Initiative citoyenne pour une énergie alternative qui déploie son action sur les communes du Sicoval, au Sud-Est de Toulouse.

L’ICEA a déjà réalisé 7 installations sur des toits de crèche, d’école ou de MJC, pour un investissement total de 300.000 euros. Sa production, de 190.000 kWh par an, correspond à 7 tonnes de CO2 non émises. La seconde coopérative du genre, Citoy'enR, est basée au Busca. Cousine et amie de la première, en est à 6 installations dans l’agglomération toulousaine.

« Notre vocation, c’est de la promouvoir en installant des moyens de production d’énergie renouvelable sur le territoire et on a commencé par le photovoltaïque sur les bâtiments publics. »
Jean-Paul Gardette, président de l’ICEA, l’Initiative citoyenne pour une énergie alternative

Si une aide financière leur est tout de même apportée par la Région Occitanie et l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), ces idéalistes engagés dans l’action concrète sont aussi nombreux à se financer par emprunt. En attendant la rentabilité, qui devrait arriver d’ici quelques années grâce à la revente à EDF de l’électricité « verte » produite.

Des initiatives loin d’être isolées sur le territoire. Selon l’association EclR, qui fédère les projets citoyens de ce type, 18 sites de production alternative d’électricité propre sont en place en Occitanie : à eux tous, ils génèrent l’équivalent de la consommation électrique de 3.500 foyers.

La région croit en l’éolien

Grâce à la Tramontane, l’Occitanie se place comme l’un des meilleurs gisements de vents d’Europe. C’est, notamment, ce qui justifie que la Présidente de Région accorde une telle confiance à l’énergie éolienne pour porter la transition énergétique du territoire.

Avec un objectif de production annuelle s’élevant à 1,5 Gigawatts (GW), l'éolien flottant pourrait produire dans le Golfe du Lion autant d'électricité qu'une centrale nucléaire. Et tant mieux, car pour Carole Delga, face à l'urgence climatique, il devient nécessaire d’avancer plus vite.

« Nous en sommes convaincus, l'éolien flottant constitue une formidable opportunité d'accélérer la transition énergétique sur nos territoires tout en favorisant le développement de l'économie locale industrielle et de l'emploi. »
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée

Deux fermes pilotes d’éoliennes flottantes

Ce sont 4 éoliennes qui devraient venir flotter d’ici 2021 sur la mer Méditerranée, au large des littoraux de l’Aude. Regroupées en deux fermes pilotes, les « Éoliennes Flottantes du Golfe du Lion » (EFGL) à Gruissan-Port-la-Nouvelle et les éoliennes d’Eolmed à Leucate-Port-Barcarès vont venir faire écho à l’une des premières centrales solaires flottantes de France, qui s’installera au Sud de Toulouse sur un lac artificiel, à Peyssies.

L’un des intérêts majeurs de la centrale flottante est de présenter une solution de choix pour éviter de consommer du foncier. Et à l’heure où les questions de densification et d’étalement urbain sont sur toutes les lèvres, ce n’est pas un argument à négliger.

Le parc d’Eolmed, d’une puissance totale de 24,6 MW, devrait permettre de produire près de 100 millions de kWh/an, soit la consommation électrique annuelle de 50.000 foyers.

La région en appelle au soutien de l’État

Ce 25 novembre, la région Occitanie a adressé un courrier au chef de l'État pour l’informer de la signature du « Pacte de Narbonne » le 15 novembre dernier, par plus de 400 acteurs impliqués dans la filière de l’éolien flottant en mer (industriels, entreprises, start-up, associations, laboratoires…).

« Aujourd'hui, les Régions, aussi volontaires soient-elles, ne peuvent développer une filière seule sans le soutien d'un État stratège. C'est pourquoi j'en appelle au Président de la République.
Alors que s'ouvre dans quelques jours la COP24 à Katowice, la France doit défendre son économie verte et être offensive avec les engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris. »
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée

Carole Delga a également demandé une réflexion sur le rôle de chacun dans le processus de transition énergétique. Selon elle, il est nécessaire que la PPE (la programmation pluriannuelle de l’énergie, outil de pilotage de la politique énergétique créé par la loi de transition énergétique pour la croissance verte) prévoie une répartition équilibrée entre les régions bénéficiaires, et une progressivité des volumes des futurs appels d’offres commerciaux. Elle engage le Gouvernement à lancer ces appels d’offre dès 2019, pour se permettre d’atteindre 3 à 5 GW de production annuelle pour l’éolien flottant en 2030.

Les déclarations du Ministre de la Transition écologique sur l’éolien flottant font polémique

Mais les objectifs récemment communiqués par le ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy sont bien en-dessous de ceux portés par la présidente de Région. Ce mercredi 28 novembre, à l’occasion des Assises économiques de la mer à Brest, le ministre a donné des chiffres inquiétants : « Dans les années qui viennent, il y aura de 2,5 à 3 GW de puissance installée pour l'éolien en mer posé et 1 GW pour l'éolien flottant », a-t-il avancé, soulevant l’ire des élus des régions maritimes et des professionnels du secteur.

En effet, plusieurs régions maritimes, dont l'Occitanie et la Nouvelle Aquitaine, expliquent avoir déjà pris toutes les initiatives nécessaires à l’accompagnement du développement de la filière, notamment par le biais d’investissements massifs et d’appui aux écosystèmes d’entreprises. « Avec ces objectifs orientés à la baisse, la France s’exclurait de facto de la dynamique internationale de l’éolien en mer », ont affirmé les élus, qui voient dans l’annonce faite par le ministre les conditions d’« un scénario catastrophe ».

Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux, de nombreux représentants de collectivités impliquées ont ainsi exprimé leurs inquiétudes :

« [Les déclarations du ministre] remettent en cause les modèles économiques de la filière et des territoires proposés dans le cadre de la transition énergétique et laissent présager d’un scénario catastrophe pour le développement d’une filière de l’économie maritime pourtant compétitive et prometteuse, créatrice aujourd’hui et demain de milliers d’emplois non délocalisables ».
Les Signataires : Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne, Hervé Morin, Président de la Région Normandie, Alain Rousset, Président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie, Christelle Morençais, Présidente de la Région Pays de la Loire, Renaud Muselier, Président de la Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur, Olivier Perot, Président de France Energie Eolienne (FEE), Jean-Louis Bal, Président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), Frédéric Moncany de Saint-Aignan, Président du Cluster maritime français

Toulouse valorise ses eaux usées pour les transformer en biogaz

Autre engagement de taille et projet novateur porté par le Métropole toulousaine : la transformation de la station d’épuration de Ginestous en une station mixte, également capable de valoriser les eaux usées pour produire de l’énergie.

Ce projet se fonde sur le procédé de méthanisation, qui consiste à transformer les boues issues de l'épuration des eaux usées en biogaz, afin d’alimenter le réseau urbain de distribution de gaz. Poursuivant sa transformation en une station vertueuse et économe, Ginestous sera alors aussi productrice d'une énergie « verte », directement injectée dans le réseau GRDF pour être utilisée par les habitants de l'agglomération. Ainsi valorisées, les eaux usées pourront servir à chauffer les habitants, à alimenter leurs gazinières, ou à faire rouler les bus de ville.

Avec une mise en service progressive prévue pour le premier semestre 2020, la station modernisée devrait achever de faire entrer Toulouse dans l'ère de l'optimisation énergétique. Le volume de gaz généré devrait représenter 50 millions de KW/an, soit l'équivalent de la production de 12 éoliennes dans la région (en Lauragais ou dans les Corbières), ou de la consommation annuelle de 10 à 12 000 foyers.

Deuxième intérêt de taille : réduire considérablement les odeurs. La méthanisation divisant par deux la quantité de boues à éliminer, celle-ci passerait de 15 000 tonnes annuelles à 7 000.

Enfin, et ce n’est pas négligeable, en générant 3,5 millions de recettes annuelles par la revente du biométhane, le projet devrait diminuer les coûts d'exploitation de la station, tout en maintenant son niveau de performance dans le traitement de l'eau (traitement de la pollution en azote), et la qualité de l’eau rejetée dans la Garonne. Une initiative originale, dans la continuité du centre de valorisation énergétique du Mirail qui servira d’ici 2025 à alimenter le réseau de climatisation de l’écoquartier de la Cartoucherie par combustion des déchets.

Toulouse accueille les premières assises régionales de la biodiversité

Première en France pour sa biodiversité, l’Occitanie concentre sur son territoire et dans ses différents écosystèmes (plaines, mer, montagnes…) plus de la moitié des espèces françaises de faune et de flore. Le défi de ces prochaines années : parvenir à préserver ce patrimoine unique malgré la forte pression démographique prévue d'ici 2050 (selon les prévisions, il pourrait arriver ces 20 prochaines années plus d'un million de nouveaux habitants dans la Région).

Afin de relever ce défi, tout en tenant son rôle de chef de file de la biodiversité (une responsabilité établie par la loi MAPTAM), la Région a organisé ses premières Assises de la biodiversité ce mardi 16 octobre à Toulouse. Cette rencontre pluridisciplinaire, qui a réuni 300 acteurs du territoire, vise la co-construction de la future Stratégie régionale pour la biodiversité.

Ces premières assises régionales françaises de la biodiversité ont aussi donné lieu à des réflexions sur les possibilités de changement du modèle de production agricole, ou sur les questions de densification urbaine et de limitation de l'étalement urbain.

Une feuille de route

Face à l'effondrement des populations d'insectes, d'oiseaux, de poissons, face à «l'accélération de la disparition du vivant» comme l'a rappelé Philippe Martin, président de l'Agence française de la biodiversité, l’Occitanie a voulu réunir experts, scientifiques, associations, acteurs économiques et membres de la société civile pour échanger et contribuer à bâtir une Stratégie régionale de protection du patrimoine naturel.

L’objectif central : faire de la biodiversité un acteur social et un objectif politique majeur.

Engagé depuis avril dernier dans l’élaboration de sa Stratégie, la Région profitera de ces assises et des réflexions qui auront su en émerger pour compléter ses travaux en vue de l’établissement d’une feuille de route, destinée à guider les divers acteurs impliqués dans la poursuite des objectifs retenus.

Celle-ci sera partagée avec les partenaires de la Région (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), Agences de l’eau, Agence française pour la biodiversité, Conseils départementaux…), et accompagnera la mise en route d’un plan d’action opérationnel en faveur du maintien de la biodiversité en Occitanie.

« Il s'agit de co-construire une vision partagée, définir des engagements et des actions concrètes »
Agnès Langevine, vice-présidente de la Région en charge de la transition écologique et énergétique

La mise en œuvre de cette stratégie sera coordonnée par la future Agence régionale de la biodiversité, basée à Narbonne, et prévue pour être opérationnelle dès 2019.

L’Occitanie lance son agence régionale de la biodiversité

L'Agence Régionale de la Biodiversité (ARB) d’Occitanie a installé sa gouvernance vendredi 9 novembre à Narbonne. Les missions qui lui sont confiées et qui ont été définies par la Stratégie régionale pour la biodiversité sont organisées autour de 3 axes structurants :

Disposant d'un budget annuel de 600.000 €, co-financé à parts égales par la Région et l'AFB (l’Agence française de la biodiversité), l’ARB va permettre à la Région de démultiplier son action au sein du territoire. Elle apportera expertise, animation et ingénierie aux acteurs territoriaux et socio-professionnels de la région, mais également au grand public et aux acteurs citoyens. Elle ambitionne ainsi de renforcer l'action publique et privée en faveur de la biodiversité, et de contribuer à mieux coordonner les initiatives publiques.

Objectif annoncé : «zéro artificialisation nette»

Préservation, mais aussi restauration et reconquête écologique du patrimoine naturel : telle est l’étendue des missions de la future agence et de ses partenaires.

Alors qu’à l'horizon 2030, les prévisions tablent sur une artificialisation des terres sur le bassin Adour-Garonne équivalente à 11 fois la superficie de la ville de Toulouse, les enjeux sont de taille et l’urgence sensible. « On ne peut pas continuer à consommer le foncier agricole », a estimé Carole Delga, reprenant à son compte l’objectif «zéro artificialisation nette» présenté en juillet dernier par Nicolas Hulot pour son plan biodiversité.

Il s'agira donc à l’avenir d'éviter au maximum de nouvelles consommations de terres agricoles et naturelles, de les réduire dans les nouveaux projets, et de les compenser par la création de corridors écologiques. L’objectif « zéro » semble toutefois bien difficile à poursuivre, puisque l'extension des logements, zones d'activités, voies de transport, etc., va inévitablement continuer à consommer du foncier.

« Il va falloir désartificialiser et nous pourrons mettre à disposition des porteurs de projets dans les territoires des crédits d'ingénierie. »
Marc Abadie, président de la filiale biodiversité de la Caisse des dépôts et consignation, premier opérateur de compensation écologique en France

Les acteurs en présence lors de ces premières assises ont insisté sur le coût de la destruction grandissante de la biodiversité, relevant notamment le manque à gagner dans la création d'une station de retraitement de l'eau faute d'une épuration «naturelle». « Il s'agit bien de dépenses évitées, et leur donner une valeur monétaire permettrait de sensibiliser les citoyens aux bénéfices qu'ils tirent du bon fonctionnement de la biodiversité », a résumé un intervenant.

Protéger le vivant, la nature et l'Homme passe aussi par une prise de conscience collective, à la fois globale (impacts du dérèglement climatique) et locale (protection de la biodiversité). « Il faut s'inspirer du vivant qui ne produit jamais une substance qu'il ne sait pas détruire », a affirmé Gilles Bœuf. « Nous ne pourrons réussir que si nous sommes mobilisés », a conclu Carole Delga, qui s’est félicitée de la dynamique désormais enclenchée.

Des trophées pour valoriser les projets

La présidente de Région a profité de ces premières assises pour annoncer le lancement des «Trophées de la biodiversité en Occitanie». Ils viendront récompenser, encourager et promouvoir les réalisations des acteurs locaux qui intègrent et valorisent la biodiversité dans leurs pratiques. Les éco-citoyens occitans pourront se voir distinguer dans 9 catégories : agriculture-alimentation, sylviculture, tourisme, sport de plein air, énergie renouvelable, bâtiment, aménagement urbain, innovation, TPE/PME. La récompense ? Après sélection par un jury, les lauréats recevront un chèque de 3 000 euros et un « coup de cœur citoyen » .

[ En Résumé ]

La 24e session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP24, s’est ouverte ce lundi 3 décembre à Katowice, en Pologne. Elle doit durer jusqu’au 14 décembre. Ce devrait être l’occasion pour la France de fixer la trajectoire de son mix énergétique en cohérence avec les objectifs de la loi pour la transition énergétique votée en 2015 (Réduction des émissions de gaz à effet de serre, Réduction de la consommation énergétique, Augmentation de la part des énergies renouvelables , Diminution de la part du nucléaire).
Pendant ce temps, Toulouse renouvelle ses ambitions en la matière. Alors que la Région Occitanie vient de signer, au 21 novembre, une convention pour un aménagement durable et innovant du territoire destiné à faire de l’Occitanie la première région à énergie positive d’Europe, Toulouse Métropole a voté le 4 octobre pour la mise en place prochaine d’une Zone à Faibles Emissions (ZFE) dans laquelle certains véhicules polluants ne pourront plus rouler. En parallèle, les énergies solaires et éoliennes poursuivent leur développement comme jamais, et la production de biogaz à partir des eaux usées devrait se poser en nouvelle solution énergétique dès 2020. Enfin, en organisant les premières assises régionales de la biodiversité, Toulouse confirme sa volonté d’être fer de lance de la défense de nos écosystèmes à l’heure où le bouleversement climatique les met en péril.
L’agglomération toulousaine et, plus largement, la région Occitanie, continuent donc cet automne d’affirmer leur engagement à agir pour la transition énergétique, la lutte contre le réchauffement climatique, et la préservation de la biodiversité

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