RER à Toulouse : le projet officiellement inscrit dans le contrat État-Région
Pierre Ferreiro
SOMMAIRE
- RER à Toulouse : les dernières avancées
- Inscription dans le contrat État-Région
- Des expertises en cours
- De premiers travaux réalisés
- RER à Toulouse : une nécessité
- Une réponse aux embouteillages
- Alternative à la ZFE
- Pour une Toulouse plus verte
- RER à Toulouse : une offre de transports grandissante
- L’arrivée de la ligne C du métro
- La LGV Bordeaux-Toulouse
- L’arrivée du Réseau Express Vélo
Les infrastructures de transport continuent de se développer dans la Ville rose ! Ainsi, en parallèle de la troisième ligne de métro, un projet prôné par les écologistes commence doucement à prendre forme : celui du RER de Toulouse. Celui-ci consisterait à développer l’offre ferroviaire dans la Métropole afin de fournir aux usagers des trains à haute fréquence de passage et à bas prix, dans la veine du RER Parisien.
Le projet vient de rentrer dans une toute nouvelle phase avec son inscription dans le contrat de plan État-Région 2023-2027 de la Région Occitanie. Avec l’annonce du budget qui y sera consacré, les premières expertises débutent afin de déterminer l’étendue du travail à réaliser. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur ce projet, qui ne va pas manquer de dynamiser le secteur de l’immobilier neuf à Toulouse Métropole.
RER à Toulouse : les dernières avancées
Le projet concernant la création d’un RER à Toulouse a connu quelques avancées au cours des dernières semaines. Avec son inscription dans le contrat État-Région et l’officialisation de son enveloppe, il rentre petit à petit dans le concret. Cependant, d’après les premières expertises, ce budget pourrait s’avérer insuffisant.
Inscription dans le contrat État-Région
Il semblait presque impossible d’envisager la présence d’un RER à Toulouse il y a quelques années, mais ce projet est lentement en train de devenir une réalité. Proposé depuis quelques temps par les élus écologistes, l’idée d’un RER toulousain a regagné en popularité lors des annonces d’Emmanuel Macron du 27 novembre. Le Président avait alors exprimé sa volonté de créer un équivalent du RER francilien dans 10 Métropoles.
Le mercredi 7 juin, le projet de création d’un RER à Toulouse a commencé à se mettre en marche avec son inscription dans le contrat de plan État Région 2023-2027. Afin de développer ce réseau de transports, la Région va bénéficier d’une enveloppe de 562 millions d’Euros de la part de l’État. Cela représente “une augmentation de 35% de crédits annuels par rapport au précédent contrat de plan”, d’après la préfecture.
Des expertises en cours
Afin de créer un véritable RER à Toulouse, d’importants travaux devront être menés pour fluidifier le réseau ferroviaire étoilé autour de la Ville rose. Et cela a bien entendu un coût. Un coût qui pourrait être supérieur aux quelques 520 millions d’euros alloués par l’État. Une phase d’expertise est ainsi en train d’évaluer le financement nécessaire au projet, sous la houlette de SNCF Réseau.
Et les premières constatations sont bien au-dessus des attentes. D’après un comité scientifique mis en place par Tisséo, le coût relatif à la mise en place d’un RER Métropolitain pourrait s’élever à 3,5 milliards d’euros : un montant bien supérieur au budget octroyé. Carole Delga, présidente de la région Occitanie, avait soulevée l’idée d’un financement partagé entre Tisséo, les collectivités locales et l’État à la fin 2022, mais n’a pas réagi suite à l’officialisation de cette enveloppe.
De premiers travaux réalisés
Quelques travaux sont déjà en cours sur le réseau existant afin de mettre en place le RER Métropolitain de Toulouse. Parmi eux se trouve notamment le doublement de la voie ferroviaire Toulouse — Saint-Sulpice, sur 18 kilomètres. Des travaux sont également menés en direction de Saint-Gaudens, au Sud, et de Montauban, au Nord.
En parallèle, la gare Matabiau aussi se prépare à accueillir le RER à Toulouse avec la réorganisation de ses voies, dans le cadre du projet NéÔmatabiau, prenant place lui-même dans le cadre du projet du Grand Matabiau. Ces travaux visent à transformer profondément la gare, qui se prépare à accueillir de nouvelles infrastructures, avec l’arrivée de la ligne C du métro et de la LGV Bordeaux Toulouse.
RER à Toulouse : une nécessité
Pour plusieurs personnalités politiques, la création d’un RER à Toulouse est devenue une nécessité. Que ce soit pour calmer les embouteillages qui ne cessent d’augmenter, offrir une alternative à la ZFE ou améliorer la qualité de l’air en ville, cet ouvrage est de plus en plus réclamé.
Une réponse aux embouteillages
Les embouteillages deviennent un véritable fléau à Toulouse, au fur et à mesure que le nombre d’habitants augmente dans la Métropole. En effet, énormément de travailleurs se rendant quotidiennement à Toulouse empruntent la voiture, qu’ils viennent de proche périphérie ou de départements voisins. Ainsi, sur 129 000 travailleurs, 90% prennent la voiture pour se rendre sur leur lieu de travail.
Et c’est sans compter les Toulousains qui empruntent la voiture pour aller travailler dans des villes périphériques comme Blagnac. Ainsi, les matins et en fin de journée, aux heures de pointe, la rocade est engorgée d’énormes bouchons, et un trajet d’une vingtaine de minutes peut facilement voir sa durée doubler voire tripler. À moins de partir pour le travail très tôt ou de rentrer tard, difficile de les éviter.
Alternative à la ZFE
L’État a imposé à plusieurs grandes villes, dont Toulouse, de mettre en place un dispositif de ZFE, ou Zone à Faible Émissions. Celui-ci est destiné à améliorer la qualité de l’air en ville, en interdisant la circulation aux véhicules les plus polluants. Le périmètre de la ZFE de Toulouse est de 72km² et englobe la majorité de la ville, ainsi qu’une partie de Blagnac et de Colomiers. Les véhicules Crit’air 4, 5 et non classés ne peuvent pas y circuler.
À partir du 1er janvier 2024, cette interdiction s’étendra également aux véhicules Crit’air 3. Si la mesure est saluée par certains, qui apprécient de profiter d’un environnement plus sain, d’autres sont en colère car ils ne peuvent ou ne pourront plus circuler à Toulouse. Ils devraient racheter un nouveau véhicule : une dépense considérable. La mise en place d’un RER à Toulouse représente une excellente alternative à la voiture pour toutes ces personnes.
Pour une Toulouse plus verte
Le projet de RER Métropolitain à Toulouse s’insère dans une véritable dynamique de mesures visant à protéger l’environnement local. Face aux effets du réchauffement climatique notamment, qui cause des problèmes de sécheresse, mais aussi, de chaleur difficile à supporter en ville, le Capitole multiplie les actions visant à déminéraliser le territoire et à y ramener un peu de nature.
Cela inclut notamment le projet du Grand Parc Canal, qui tend à réduire la part des voitures le long du Canal du Midi au profit de pistes cyclables et piétonnes. L’île du Ramier tend également à être transformée en un véritable Central Park toulousain où tous pourront se ressourcer avec le projet Grand Parc Garonne. De même, de nombreux projets de piétonnisation de rues sont également prévus dans l’hypercentre, comme dans la rue de Metz.
RER à Toulouse : une offre de transports grandissante
Le RER de Toulouse est un projet qui se rajoute aux nombreux autres grands chantiers de transports au sein de la Métropole. Le chantier de la ligne C du métro, celui de la LGV Bordeaux-Toulouse et celui du Réseau Express Vélo devraient profondément changer les habitudes de déplacement des résidents.
L’arrivée de la ligne C du métro
Sans doute l’un des projets d’urbanisme les plus attendus à Toulouse, la ligne C du métro commence petit à petit à prendre forme. Cette ligne, dont la mise en service est prévue en fin d’année 2028, va desservir les principaux bassins d’emploi de la Métropole, notamment Blagnac et Colomiers, liés à l’aéronautique, et Labège au Sud-Est. Elle desservira également la zone d’activité de Montaudran, et celle de la Cité de l’Espace.
En parallèle, un prolongement de la ligne B est en cours de construction afin de desservir le parc d’activités du Canal. Ainsi, la majorité des plus grands bassins d’emploi du territoire se trouveront à proximité d’une station de métro, mais pour emprunter la ligne C, encore faut-il la rejoindre. Et selon certains édiles, la solution repose dans le RER Métropolitain, qui permettrait ainsi de faire la majorité de ses déplacements quotidiens sans voiture.
La LGV Bordeaux-Toulouse
C’est un autre projet qui fait beaucoup de bruit : celui de la LGV Bordeaux-Toulouse. Cette ligne à grande vitesse, très attendue, devrait permettre d’effectuer un voyage entre Toulouse et Bordeaux en seulement une heure, et entre Toulouse et Paris en seulement 3h. Cette ligne devrait permettre, théoriquement, d’économiser 325 000 tonnes de CO2 par an, si elle parvenait à détrôner la voiture et l’avion.
La LGV Bordeaux-Toulouse divise les politiques. Certains, notamment les écologistes, qui pointent du doigt l’artificialisation que causerait ce chantier, pour créer un ouvrage dont le succès n’est pas garanti. À l’opposé, la présidente de région, Carole Delga, estime que la création de cette LGV est nécessaire afin de mettre en œuvre le chantier du RER Métropolitain de Toulouse.
L’arrivée du Réseau Express Vélo
Toulouse connaît également plusieurs aménagements à destination des cyclistes, des usagers des trottinettes électriques et autres moyens de déplacements doux, dans le cadre du Réseau Express Vélo. Ce projet prévoit la création d’un grand réseau de pistes cyclables sécurisées et séparées de la route, sur le modèle de celles que l’on peut observer aux Pays-Bas ou encore en Allemagne.
Plusieurs de ces itinéraires traverseront le centre de Toulouse, tandis que d’autres permettront de relier directement plusieurs communes de la périphérie. Au total, 14 itinéraires différents et 370km de pistes cyclables doivent être créées dans le cadre de ce projet. En complément à un RER Métropolitain fonctionnel, le Réseau Express Vélo devrait avoir son rôle à jouer pour réduire la part de la voiture sur le territoire.
